Par Corentin Barsacq

Chaque dernier samedi du mois, le centre socioculturel L’Inter’Val réunit des habitants du Val de l’Eyre touchés par le cancer. Ensemble, ils échangent pour mieux traverser la maladie et rompre l’isolement.
Dans un climat de confiance, ils échangent leurs expériences et leurs émotions pour rompre l’isolement souvent provoqué par la maladie. Une initiative qui résonne particulièrement en ce mois d’Octobre Rose. « C’est à notre société de faire en sorte que chacun puisse avoir un espace de sécurité », affirme Gaël Cambis, directeur du centre socioculturel L’Inter’Val, déployé sur le territoire du Val de l’Eyre sous l’impulsion de la communauté de communes. Depuis mars 2025, l’établissement propose un groupe de parole destiné aux personnes ayant été confrontées au cancer ou en cours de traitement.
Ces rencontres mensuelles, animées par Khadija Raouti, psychologue à la Ligue contre le cancer Nouvelle-Aquitaine, permettent à chacun de s’exprimer librement. L’idée a germé après un constat partagé : « Beaucoup d’habitants évoquaient le sujet du cancer lors de nos activités », explique Gaël Cambis. « Quand il y a un besoin, L’Inter’Val se mobilise pour créer du lien. »
Rompre l’isolement et trouver du soutien local
À l’origine de cette démarche, Véronique Patanchon, habitante de Salles, touchée par un cancer du sein en 2023. « L’initiative existait déjà sur le Bassin d’Arcachon. Alors j’ai demandé à Gaël : pourquoi ne pas la proposer ici ? », raconte-t-elle. Pour beaucoup, se déplacer jusqu’à Bordeaux représente une épreuve supplémentaire. « Il existe des groupes à l’Institut Bergonié, mais lorsqu’on suit une chimiothérapie, on n’a pas toujours la force de faire une heure de route », confie Véronique. Le groupe du Val de l’Eyre se réunit donc dans les cinq communes du territoire, au plus près des habitants.
Partager son vécu pour mieux avancer
Ces rendez-vous mensuels permettent de retrouver confiance en soi et de changer de regard sur la maladie. « Durant ma chimiothérapie, je n’avais pas envie de sortir. Je baissais la tête face au regard des gens », se souvient Véronique Patanchon. « Finalement, je me suis dit que je n’étais pas contagieuse. Aujourd’hui, je sais que nous sommes nombreux à avoir traversé cela. »
Elle confie que ces moments d’échange ont été déterminants dans sa reconstruction : « Avec ce groupe de parole, je me suis dit que je n’étais pas toute seule, et que d’autres personnes ont vécu les mêmes épreuves : l’annonce du diagnostic, les rendez-vous médicaux, le choix des mots avant d’en parler à nos proches. »
En ce mois d’Octobre Rose, cette initiative rappelle l’importance du dépistage précoce et du soutien collectif. Parler, écouter et partager deviennent autant d’actes de prévention que de guérison.
Renseignements et inscriptions
linterval@valdeleyre.fr
06 29 92 39 03