
La coordination « Touche pas à ma zone humide » poursuit sa lutte contre le nouveau permis de construire déposé pour ériger la plateforme logistique du promoteur PRD.
Malgré un dossier un long cours qui semblait s’enliser ces dernières années, les opposants au projet de plateforme logistique au sein de la zone Sylva 21 sont toujours là. Le 10 septembre dernier, malgré la pluie, une poignée d’entre eux ont brandi leurs pancartes devant le rond-point du Moura, à Belin-Béliet. Les slogans sont identiques depuis la naissance de ce collectif en 2020 : « Stop à l’enfumage » ou bien « Méga-entrepôt = méga pollution ».
Pour ces habitants du Val de l’Eyre, ce type d’action permet avant tout de faire connaître la lutte et l’opposition à ce projet aux contours pharamineux : 53 000 m2 de bâtiments installés sur une emprise foncière de 15 hectares, avec la promesse faite aux élus de 150 à 300 emplois à la clé. Le projet initial comportait une surface de 19 hectares : « On reste quand même sur une plateforme logistique de taille géante » balaye Annie Montrichard, agricultrice au sein de la Ferme des Bleuets, située à quelque 800 mètres des parcelles de PRD.
« Nous irons jusqu’au recours »
Dans le petit quartier de Lauray, plusieurs habitants sont en train de rédiger un courrier au sujet du nouveau permis de construire déposé par le promoteur en juillet dernier. Lors de son assemblée générale organisée le 30 août, la coordination a également planifié ses différentes actions : « Nous irons jusqu’au recours ». Entre les mains des services de l’État, le dossier devra obtenir toutes les autorisations environnementales, en arguant un argument de taille avec une compensation envisagée sur les lagunes de Saint-Magne.
Mais pour les opposants, tout cela manque de transparence : « Ce dossier a été mené en catimini avec un conseil communautaire privé organisé sans public et avec le promoteur en décembre 2023 » rappelle Annie Montrichard. Par ailleurs, la coordination martèle qu’une plateforme logistique représente « une casse sociale avec des emplois précaires et une casse environnementale ». Quant au référendum d’initiative citoyenne évoqué par l’intercommunalité, le mouvement ne se fait guère d’illusions sur son efficacité : « Il aurait fallu faire une consultation avant de signer la promesse de vente ».
« Une plateforme logistique dans un Parc naturel régional ? »
Hasard du calendrier, le Parc naturel régional des Landes de Gascogne a reçu, en début d’année 2025, le prestigieux label le désignant comme Réserve internationale de ciel étoilé. Une nouvelle accueillie avec un certain étonnement dans les rangs de la coordination : « Je ne vois pas comment cela peut coïncider avec l’installation d’une plateforme logistique qui apportera une pollution lumineuse tout au long de la nuit » estime Annie Montrichard.
Sans parler du risque incendie, déjà bel et bien présent entre les rangées des résineux du massif forestier : « Une plateforme représente un risque d’accident très important en matière d’incendie. C’est un risque qu’il va falloir mesurer et une prise de risque démentiel » considère la coordination, dont le souvenir des incendies de 2022 est toujours vif. Autre argument avancé contre le projet : les centaines de camions supplémentaires qui circuleront sur un axe déjà encombré durant l’été et lorsque l’autoroute A63 est saturée.