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Val de l'Eyre : originaire de Salles, Joris Durroux a bouclé l'ultra-trail du Mont-Blanc

Par Corentin Barsacq

À 33 ans, Joris Durroux a atteint l’un des objectifs de sa carrière./Crédit photo Sportograf
À 33 ans, Joris Durroux a atteint l’un des objectifs de sa carrière./Crédit photo Sportograf

Durant le dernier week-end d’août, le coureur originaire de Salles Joris Duroux s’est mesuré à l’ultra-trail du Mont-Blanc. Un rendez-vous au cœur de l’extrême. 

 

Pour la plupart, marcher en montagne suffit à couper le souffle. Pour Joris Durroux, il fallait un défi un peu plus corsé : courir autour du Mont-Blanc pendant 42 heures. Le Sallois, aujourd’hui installé en Savoie, a relevé le pari de l’UTMB, l’une des épreuves les plus exigeantes du calendrier mondial. Le 29 août dernier, Joris Durroux prenait le départ de l’ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB), une course autour du plus haut sommet d’Europe en forme de boucle, avec un cumul de plus de 10 000 mètres de dénivelé positif.

 

Pour celui qui réside aujourd’hui en Savoie, tout en gardant ses attaches dans le Val de l’Eyre, sa participation à cet événement est l’aboutissement de plusieurs années de sacrifices : « Je m’y prépare depuis cinq ans et cette année, j’ai eu la chance d’être tiré au sort » explique-t-il, alors même que l’organisation a enregistré plus de 25 000 demandes…

De Salles aux sommets alpins

La passion de Joris Durroux pour le trail s’est affirmée progressivement. Après plusieurs marathons, il s’est tourné vers les sentiers de montagne pour repousser ses limites. Il se souvient de ses premières préparations lorsqu’il vivait encore à Salles : « J’allais trois jours dans le Pays Basque pour travailler à la Rhune, afin d’habituer mon corps à l’altitude. »

 

Avec les années, l’entraînement est devenu plus structuré. Encadré par un coach, il suit désormais un programme associant activité physique et alimentation adaptée. Ce mode de vie rigoureux lui a permis de se présenter au départ de l’UTMB dans les meilleures conditions possibles.

Le Sallois a terminé la course au bout de 42 heures./Crédit photo Sportograf.
Le Sallois a terminé la course au bout de 42 heures./Crédit photo Sportograf.

Le parcours de l’UTMB est réputé pour sa difficulté. Les participants affrontent des conditions climatiques changeantes, des cols dépassant les 2 400 mètres et une durée d’effort dépassant souvent les 40 heures. « La première nuit, il y a eu une tempête de neige sur les hauteurs. La température est descendue jusqu’à –7 °C », raconte Joris Durroux. « Plus tard, un orage de grêle nous a contraints à modifier l’itinéraire. »

 

Une course éprouvante

 

À ces conditions extrêmes s’ajoute la fatigue mentale. « La deuxième nuit, j’ai commencé à avoir des hallucinations. J’ai dormi dix minutes sur un ravitaillement, c’est tout ce que j’ai pu m’accorder sur les 42 heures de course », précise-t-il. Finalement, c’est le lever du jour qui lui a redonné l’énergie nécessaire pour rejoindre l’arrivée, encouragé par l’ambiance unique à Chamonix.

Au terme de 42 heures et 52 minutes d’effort, Joris Durroux a franchi la ligne d’arrivée, réussissant l’un des défis les plus exigeants du trail mondial.

 

Malgré cette performance, l’athlète ne compte pas s’arrêter là. En décembre, il prévoit de participer à deux nouvelles courses : la « SaintéLyon » (80 km entre Saint-Étienne et Lyon) et la Ronde de Noël, organisée à Salles, sa commune d’origine.

S’il constate l’engouement croissant autour de l’ultra-trail, il invite les amateurs à la prudence : « Il faut avancer étape par étape. Beaucoup veulent s’inscrire directement à de grandes courses, mais c’est le meilleur moyen de se blesser. »

 

Une semaine après l’épreuve, le Sallois admettait récupérer difficilement, notamment au niveau du sommeil. Un prix à payer pour avoir repoussé ses limites physiques et mentales. Mais loin de décourager le coureur, cette expérience confirme son désir de poursuivre l’aventure du trail longue distance et d’explorer de nouveaux sommets.