Par Corentin Barsacq

Une opération « collège mort » a été organisé le lundi 23 juin devant l’établissement du Barp. Le collège va perdre une classe de sixième.
« Nos enfants ne sont pas des sardines, ni des poireaux ». À la lecture des banderoles et affiches placardées devant le collège du Barp lundi matin, l’humour apparent ne masquait pas la colère et l’incompréhension des parents d’élèves et des enseignants. Quelques jours plus tôt, l’Académie de Bordeaux avait annoncé la suppression à venir d’une classe de sixième lors de la prochaine rentrée, alors même que le collège flambant neuf a connu sa toute première rentrée en septembre 2024: « C’est incompréhensible » peut-on entendre parmi la trentaine de parents mobilisés.
Ce matin-là, le mouvement a été largement suivi par les parents d’élèves : « Il n’y a eu qu’une trentaine de collégiens scolarisés » relève Yoann Raynaud, représentant du FCPE. Loin des plus de 600 élèves qui fréquentent la partie collège de la cité scolaire. Depuis la rentrée de septembre, la mise en route de l’établissement a nécessité quelques ajustements, mais aussi de la patience de la part des enseignants : « Nous avons rencontré des difficultés de comportement avec certains élèves, des problèmes de discipline » reconnaît Jonathan Maurin, professeur d’histoire-géographie, citant par exemple des classes de 4e, dont les effectifs sont les plus importants par classe. Alors forcément, lorsqu’on aborde la suppression annoncée d’une classe de sixième, le parallèle peut-être fait : « Les effectifs par classe vont augmenter et il faudra nous adapter, mais aujourd’hui, nous manquons de moyens ».
Un découpage de la carte scolaire qui interroge
« On va avoir de gros effectifs par classe alors même que le fonctionnement du collège est fragile » estime également Yoann Raynaud. D’autant que les enseignants et la direction avaient réclamé, il y a plusieurs mois, l’ouverture d’une classe de troisième auprès des services de la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale de la Gironde; une demande qui n'a finalement pas été approuvée.
Lors de la prochaine rentrée de septembre, de nouveaux élèves de troisième intégreront le collège, qui pourrait atteindre sa capacité d’accueil maximale de 800 élèves: « Et à côté de ça, le collège de Marcheprime tourne à mi-régime. On se pose des questions sur le découpage de la carte scolaire » analyse Yoann Raynaud, qui enfonce le clou : « La cité scolaire est immense, mais il n’y a pas les moyens ».
Lundi matin, tous ces arguments ont pu être avancés auprès des parents, mais aussi des élus, dont la maire du Barp Blandine Sarrazin venue soutenir cette mobilisation, ainsi que la vice-présidente du Département de la Gironde Sophie Piquemal. Plusieurs courriers ont été envoyés auprès de la Dasen afin d’appuyer la démarche collective des parents et des enseignants.