Par Corentin Barsacq
D’ores et déjà en campagne dans le Val de l’Eyre, le Rassemblement National vise la mairie de Belin-Béliet. Sauf grande surprise, Patrick Fayada devrait être tête de liste du RN dans la ville d’Aliénor.
« Nous voulons faire de Belin-Béliet la première mairie RN du Val de l’Eyre ». Délégué départemental du Rassemblement National en Gironde, Jimmy Bourlieux assume l’ambition du parti de Marine Le Pen. Sur un territoire qui a largement plébiscité Jordan Bardella lors des élections européennes 2024, le Rassemblement National est déjà en campagne, et cela, depuis les dernières élections législatives : « Nous sommes aujourd’hui dans une phase d’accélération avec un double objectif : entrer massivement dans les mairies et surtout, les remporter » ajoute Jimmy Bourlieux.
Candidat lors des législatives anticipées de l’été 2024 dans la neuvième circonscription girondine, François-Xavier Marques connaît le potentiel de voix présent à Belin-Béliet : « Aujourd’hui, il y a un vrai vote d’adhésion de la part des habitants. Nous nous sommes complètement inséré dans le paysage politique local » estime le responsable girondin.
Patrick Fayada devrait être la tête de liste
Dans le Val de l’Eyre, le RN a depuis longtemps réalisé sa percée. Lors du premier tour des législatives, anticipées, François-Xavier Marques était arrivé en tête du premier tour avant d’être battu, de 300 voix par la députée sortante Sophie Mette à l’échelle des cinq communes : « C’est aussi la victoire de la "dédiabolisation" du Rassemblement National voulue par Marine Le Pen » analyse Jimmy Bourlieux.
Depuis bien des années, l’ex Front-National veut en effet se défaire de son étiquette d’extrême-droite. Et pour Patrick Fayada, responsable du canton des Landes de Graves, l’accueil réservé par la population l’atteste : « Les personnes qu’on rencontre sont très heureuses de savoir qu’elles sont représentées. Nous recevons un très bon accueil ». C’est lui qui devrait être le candidat du Rassemblement National à Belin-Béliet. Ancien président du club du hand local, cet enseignant de 54 ans se définit comme un
« gaulliste convaincu », et patriote. Adhérent au RN depuis un an, il considère que le parti de Marine Le Pen est « le seul qui pense au peuple ».
Des ambitions à Salles et au Barp
« Patrick ferait un excellent maire pour Belin-Béliet » pense d’ailleurs Jimmy Bourlieux, qui a prêché en sa faveur auprès de la commission d’investiture du parti. Pour l’heure, Patrick Fayada n’a toujours pas été investi officiellement, mais ce n’est plus qu’une question de temps : « Nous travaillons déjà sur un programme » indique-t-il, en collaboration avec un groupe local de sympathisants.
Deux mesures se dégagent d’ores et déjà de ses rencontres avec les sympathisants et habitants : « Nous souhaitons agir sur le pouvoir d’achat en baissant le taux de la part communale des taxes locales » annonce-t-il, avant d’embrayer sur le volet de la sécurité : « Il faut traiter les incivilités qui se multiplient ici comme partout en France. Nous voulons créer une police municipale efficiente et mettre en place la vidéosurveillance ».
À l’orée de la bataille des municipales, Patrick Fayada n’est pas tendre à l’égard de l’équipe majoritaire en place : « Il y a un manque de vision d’avenir. Le maire n’a fait que traiter l’urgence. Aucun grand projet de mandat n’a vu le jour, hormis le bourg de Belin, lancé par l’ancienne équipe. Il y a aussi un gros problème de communication, nous l’avons vu durant les incendies de l’été 2022. C’est mon analyse, mais c’est aussi ce qui ressort de nos rencontres avec les habitants ».
Le futur candidat du RN compte prochainement lancer une première campagne de tractage dans la commune et est présent depuis plusieurs mois sur les manifestations locales. Outre Belin-Béliet, le Rassemblement national pourrait également proposer des listes ou alliances du côté de Salles et du Barp. C'est en tous les cas le souhait de Jimmy Bourlieux : « On croit en nos chances » indique-t-il.