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Val de l’Eyre : l’hommage de l’US Salles à Michel Réveil, cheville ouvrière du club

Par Corentin Barsacq et Maurice Pelegry

Michel Réveil était l'intendant de l'US Salles avec son épouse Marinette./Photo M.R
Michel Réveil était l'intendant de l'US Salles avec son épouse Marinette./Photo M.R

En préambule de la rencontre opposant l’US Salles à Limoges dimanche dernier, le club a tenu à rendre hommage à son intendant Michel Réveil, disparu à la fin du mois de novembre. L’US Salles a ainsi honoré la mémoire de son éternel bénévole.

 

Il formait, avec son épouse Marinette, un binôme indissociable de Lanquette. Michel Réveil s’est éteint à la fin du mois de novembre. De force, les machines à laver du stade Raymond-Brun se sont tues. Le bénévole n’était plus là pour lancer cette étrange symphonie qu’il semblait apprécier au fil de son engagement au profit de l’US Salles. Michel Réveil aimait avant tout le travail bien fait. Une denrée précieuse pour le club qui, en présence de sa famille, a organisé un hommage dimanche 10 décembre, avant le coup d’envoi du match contre l’US Salles. Avant cela, son portrait avait été accroché dans la salle accueillant le repas des supporters.

 

Né en Corrèze en 1947, Michel Réveil grandit dans une famille de cheminots. Si dans un premier temps, le natif d’Ussel se forme à la cuisine, il prend finalement le chemin de la soudure d’abord à Poitiers puis à Mérignac. À la vingtaine, il découvre le rugby entre 1966 et 1968. À cette époque, il effectue les saisons dans les Hautes-Pyrénées. L’hiver, on le retrouve à Saint-Lary, quand l’été, c’est à Lourdes qu’il gagne sa croûte dans l’hôtel du grand champion emblématique de rugby, l’international Henri Rancoule. Mais quand certains contemplent la grotte de Massabielle, Michel Réveil, lui, est déjà converti à la religion de l’ovalie. Il assiste alors au sacre du FC Lourdes, sacré champion de France de rugby en 1968.

 

De l’éponge magique aux maillots propres

 

Quelques années avant d’arriver dans le Val de l’Eyre, Michel Réveil scelle son union, par le mariage, avec la fidèle Marinette, charentaise de souche, en 1969. Ce n’est qu’en 1972 que la famille s’établit dans le quartier d’Haureuils au Barp. Marinette et Michel auront trois enfants, une fille et deux garçons ainsi que trois petits enfants. Dans le quartier d’Haureuils, les deux garçons du couple, Pascal et Cyrille, ne tarderont pas à monter dans le bus qui emmène les enfants à l’école de rugby de Salles.

Et pendant que Pascal sera notamment sociétaire de l’équipe fanion de Salles aux côtés d’un certain Christophe Esponda, l’ancien président Alain Maury avait vite repéré la disponibilité de son père. Michel Réveil commence alors à rendre service, en marge de son emploi à la SNCF, emmenant les joueurs sur les différentes rencontres en Gironde comme ailleurs. Promotion oblige, le bénévole d’Haureuils est alors désigné responsable de « l’éponge magique ».

 

Un maillot signé des joueurs a été offert à la famille de Michel Réveil, lors d'une cérémonie organisée sur la pelouse./Photo Maurice Pelegry.
Un maillot signé des joueurs a été offert à la famille de Michel Réveil, lors d'une cérémonie organisée sur la pelouse./Photo Maurice Pelegry.

Un jour, palliant l’absence de Monsieur Décis, Michel Réveil s’empare de l’intendance des maillots. Il ne quittera plus le poste. Dans le club, tout le monde connaissait son côté obsessionnel à récupérer tous les maillots dès la fin de match sifflée. Il n’hésitait pas à traverser le terrain pour aller dépouiller un Sanglier de sa tunique, alors que celui-ci récupérait devant une cervoise bien méritée. Il applique alors une règle bien démontrée : « Plus vous lavez un maillot tôt, plus il sera en bon état et durera plus longtemps ».

 

À Lanquette, il faisait partie des murs

 

Certains lundis, une quinzaine de sacs d’équipe attendent une machine libre. Rien d’effrayant pour Marinette et Michel Réveil, comptant désormais dans l’effectif permanent du club. Dès l’aube, la première phrase de Michel à son épouse était : « On va à Salles ». Si bien qu’entre le lavage des maillots, le rangement des équipements ou encore la remise en état des salles de réception et de la cuisine, on les croisait tous les deux, tous les jours de la semaine. Il suffisait de pousser la porte de « la Chapelle », dont lui seul avait la clé, pour comprendre ce qu’était une intendance de club performante.

 

Il est vrai que Michel Réveil se distinguait par un sacré caractère, bien trempé, mais qui ne redoutait pas la contestation et l’affrontement d’idées. Plus que ça, il se démarquait avant tout par sa rigueur, mais jamais par une quelconque rigidité.

 

À une époque où le rôle des bénévoles dans un club est devenu un réel facteur clé de succès, dans une société où les associations recherchent cette fonction devenue si rare, on peut dire que Michel Réveil, éternelle cheville ouvrière de l’intendance de l’US Salles laisse un grand, très grand vide.

 

Hommage publié en accord avec la famille de Michel Réveil.