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Salles : Frédérique Stoezel, un raid de 930 kilomètres en Afrique du Sud et une passion intacte

Par Corentin Barsacq

Médaille autour du cou, Frédérique Stoezel est revenue en France fin octobre./Photo Le Belinétois.
Médaille autour du cou, Frédérique Stoezel est revenue en France fin octobre./Photo Le Belinétois.

En octobre dernier, et durant une semaine, la kinésithérapeute installée à Salles s’est lancée dans une aventure sportive spectaculaire. En Afrique du Sud, Frédérique Stoezel a multiplié les prouesses aux côtés de son équipe pour boucler, en six jours, les championnats du monde de raid aventure au travers de nombreuses disciplines. 

 

Elle est une boule d’énergie qui carbure à l’adrénaline. Du haut de ses 49 ans, l’infatigable Frédérique Stoezel n’en finit plus de collectionner les exploits sportifs. Si bien que le dernier en date, un raid multisports en Afrique du Sud de 930 kilomètres en six jours, n’étonne presque plus ses proches « Mais c’était mon dernier grand raid, je vais lever le pied » promet la kinésithérapeute du chemin de Calvin à Salles. Une promesse de Gascon pourrait-on dire, tant son entourage en doute.

 

Frédérique Stoezel n’abandonne pas facilement et ne cache pas son addiction pour le sport : « Je suis tombée dans la marmite comme Obelix » s’amuse-t-elle au moment de faire la genèse de sa carrière.

 

L'équipe Valomraid engagée lors de l'expédition Africa des championnats du monde de raid aventure./Photo F.S
L'équipe Valomraid engagée lors de l'expédition Africa des championnats du monde de raid aventure./Photo F.S

Athlète de haut niveau durant une décennie, collectionnant les performances en athlétisme jusqu’à être championne de France junior de javelot mais aussi membre de l’équipe de France, la sportive a toujours voulu rester dans cet univers. Diplôme de kiné en poche depuis 1996, elle ne compte plus le nombre de genoux réparés, pour autant de dos, cervicales et chevilles soignés. Par ailleurs, elle fait le bonheur du staff technique du club de handball de Mios-Biganos. Frédérique Stoezel n’a donc jamais décroché du sport. Un peu par hasard, elle découvrait le raid multisports en lisant un article de presse : « Ça parlait de plusieurs disciplines à faire en un laps de temps spécifique. Et tout ça, je savais le faire ! ».

 

« La capacité d’endurer la douleur »

 

À l’aube des années 2000, elle embarque pour La Réunion afin d’intégrer l’équipe d’assistance médicale lors d’un premier raid. Elle assiste ensuite à une autre compétition reliant Toulouse à Bordeaux et réunissant plusieurs domaines comme le VTT, le Trail, l’escalade etc. Pour celle qui ne compte plus ses victoires au Raid du champion de Salles et qui préfère remonter la Leyre en kayak plutôt que de la descendre, le goût de l’effort n’est plus à prouver.

Le raid multisports réservait également une épreuve de cordes, comme ici, avec la descente d'une cascade./Photo Enrique Blanco
Le raid multisports réservait également une épreuve de cordes, comme ici, avec la descente d'une cascade./Photo Enrique Blanco

Repérée par une équipe, la Salloise intègre un premier effectif et découvre le raid autrement, dans le cœur de l’action. Évoluant désormais sous la bannière de l’équipe nordiste « Valmo Raid », Frédérique Stoezel ne compte plus les voyages à l’étranger pour disputer des compétitions d’exception.

 

« Nous sommes allés en Espagne, en Croatie, au Vietnam, en Slovénie, Corse, Lesotho, Terre-Neuve… Tout au long de ces compétitions, l’équipe te permet ce dépassement de soi. Nous avons sans doute une capacité à endurer la douleur plus développée que la moyenne. Cela nous permet de vivre des aventures incroyables dans des paysages extraordinaires ».

 

Chaque année, ces compétitions multisports attirent des centaines d’équipes. Aux côtés de Julien Rannou, Nicolas Coisy et Nicolas Leclercq, « Fred » a embarqué pour l’Afrique du Sud du 19 au 26 octobre dernier pour disputer « l’expédition Africa » comptant pour les championnats du monde de raid aventure.

Frédérique Stoezel dans les dunes sud-africaines, en octobre dernier./Photo F.S
Frédérique Stoezel dans les dunes sud-africaines, en octobre dernier./Photo F.S

« Ça a été un effort très intense. Chaque membre à un rôle spécifique. Le mien était de veiller sur la santé de mes copains. Au départ, l’organisation avait annoncé 800 kilomètres de course… Il y en a eu 130 de plus… » explique Frédérique Stoezel. Descente d’une cascade en rappel, repas élaborés à base de produits énergisants sans parler de la gestion drastique du sommeil afin de gagner du temps sur les autres équipes, le séjour en Afrique du Sud n’avait rien d’un voyage touristique.

 

Dans le Top 20 de la compétition

 

« On dormait une heure et demie par nuit puisque la compétition ne s’arrêtait pas jusqu’à la ligne d’arrivée ». Au prix d’une abnégation à toute épreuve, l’équipe Valmoraid a terminé la course à la 16e place du classement sur près de 110 équipes participantes. Une belle victoire pour le quatuor soutenu par des partenaires financiers privés afin de pouvoir prendre en charge le voyage et les équipements nécessaires tout au long de la course. 

 

Cette performance magistrale de la Salloise a d’ores et déjà trouvé sa place dans l'un des cadres habillant la demeure familiale. Accompagné de quelques souvenirs cueillis au gré des centaines de kilomètres,  le dossard de course y est transposé avec soin. Le dernier ? Loin de là, Frédérique Stoezel compte désormais se mesurer à des raids plus courts… Mais saura-t-elle dire non au prochain défi lancé par l'équipe Valmoraid ? Rien n'est moins sûr...