· 

Tempête Domingos : le bilan des dégâts dans les communes du Val de l'Eyre et de Haute-Lande

Par Corentin Barsacq

Les dégâts sont parfois importants, comme ici, devant une maison éventrée par la chute d'un chêne à Belin-Béliet./Photo LB
Les dégâts sont parfois importants, comme ici, devant une maison éventrée par la chute d'un chêne à Belin-Béliet./Photo LB

À deux reprises en l'espace de trois jours, le Val de l'Eyre et la Haute-Lande ont fait face aux caprices d'une météo décidément déchainée en cette fin d'année. Aussi bien dans la nuit du vendredi 3 novembre que lors du passage de la tempête Domingos, certains quartiers ont été durement touchés. Le point ce lundi matin. 

 

Certes, les deux événements climatiques de ces derniers jours restent sans commune mesure avec les tempêtes de 1999 ou encore 2009 qui avaient mis à terre la forêt des Landes de Gascogne. Il n’en demeure pas moins que certains arbres ont résisté à Martin, puis Klaus, avant de finalement rompre sous les bourrasques de Domingos.

 

À l’échelle de la Gironde, tout d’abord, les dégâts provoqués par la tempête automnale sont importants dans certains secteurs. 11 000 foyers étaient encore privés d’électricité en fin de journée ce dimanche 5 novembre, tandis que les agents du Département ont cumulé près de 180 interventions sur les axes routiers afin de rétablir la circulation suite à de nombreuses chutes d’arbres.

 

Dans le Val de l’Eyre maintenant, le vent s’est invité tardivement dans la soirée du samedi 4 novembre. Les prémices d’une montée en intensité pour atteindre les 115 km/h à la station météo située entre Belin et Lugos sur les coups de 4h du matin. Les vents ont donc été plus violents que lors du passage de la dépression secondaire de la tempête Ciaran, particulièrement virulente dans certaines communes, quitte à même être comparée par certains habitants à une « mini-tornade ». 

 

À Belin-Béliet, plusieurs maisons endommagées 

 

Sur des sols déjà gorgés d’eau et qui peinent à absorber des cumuls pluviométriques supérieurs à 100 mm en l’espace de 36 heures, certains arbres qui avaient résisté aux rafales de la nuit du 3 novembre ont finalement cédé quelques heures plus tard lors du passage de Domingos. Exemple à Belin-Béliet, dans le quartier de Bertrine, où un grand chêne s’est écrasé sur la toiture d’une habitation en pleine nuit.

Les sapeurs-pompiers de Belin-Béliet à l'oeuvre dimanche matin./Photo Le Belinétois.
Les sapeurs-pompiers de Belin-Béliet à l'oeuvre dimanche matin./Photo Le Belinétois.

À quelques pas de là, une autre maison dont la construction arrivait à son terme a également été endommagée après la chute d’un arbre. Dimanche soir, la Ville de Belin-Béliet annonçait qu’Enedis prévoyait un retour à la normale d’ici lundi soir pour les secteurs touchés par des pannes d’électricité. 

 

À Salles, des chutes d’arbres nombreuses

 

Dès minuit, dimanche 5 novembre, les premiers messages faisant état de chutes d’arbres à Salles ont fleuri sur les réseaux sociaux. De quoi promettre une nuit agitée pour le personnel de mairie et les élus mobilisés autour d’une cellule de crise formée la veille. Finalement, les différents axes coupés par des chutes d’arbres ont pu être rétablis grâce à l’intervention des agents de la commune et du centre routier départemental, tandis que des câbles d’alimentation devaient être dégagés de la route de Jean-Roux par les agents d’Enedis.

 

Ce dimanche, la Ville annonçait sur ses réseaux sociaux que 67 clients étaient encore privés d’électricité. À Saint-Magne, les bénévoles de la réserve communale de sécurité civile étaient opérationnels pour dégager les routes communales durant la matinée.

La route du Vieux-Lugo fermée jusqu’à mardi

 

À Lugos, la commune a pris un arrêté municipal afin de fermer la route menant à l’église Saint-Michel du Vieux-Lugo au regard du risque élevé de chutes d’arbres. L’arrêté court jusqu’au mardi 7 novembre et l’interdiction d’accès, pour les automobilistes comme les piétons, est établie à partir de la piste des Cailles jusqu’à l’édifice religieux actuellement fermée jusqu’au 19 novembre pour cause de travaux de restauration.

Dans la Haute-Lande, la commune de Saugnac-et-Muret a également connu diverses péripéties entre les chutes d’arbres, les maisons privées d’électricité et le besoin en groupes électrogènes. Mais la municipalité a souhaité également mettre en avant la solidarité entre les bénévoles, qu’ils soient habitants, élagueurs, bûcherons ou couvreurs, qui n’ont pas hésité à épauler les foyers ayant subi les dégâts de la dépression secondaire de Ciaran. Le courant a pu être rétabli dans la soirée du samedi 4 novembre selon Enedis.

 

La Leyre en crue

 

Autres conséquences de ces tempêtes successives, des cumuls de pluie importants qui n’ont pas tardé à faire monter le niveau de la Leyre. Dimanche soir, le fleuve côtier était en passe de dépasser les trois mètres de hauteur d’eau à l’échelle Vigicrue du pont de Salles. Le débit a quant à lui dépassé les 50 m3/s et la courbe n’a pas encore atteint sa phase de plateau.

Au pont de Mesplet à Belin, la Leyre prend ses aises hors de son lit./Photo Le Belinétois.
Au pont de Mesplet à Belin, la Leyre prend ses aises hors de son lit./Photo Le Belinétois.

Des dégâts ont pu être aussi observés sur les berges de la rivière, comme a pu le constater Laurent Degrave, du Parc naturel régional des Landes de Gascogne. À l’Hourc d’Eyre à Moustey, là où confluent Petite et Grande Leyre, la végétation a été malmenée avec force : « Fait d'un mélange de pins centenaires et de chênes tauzins et pédonculés en sous-étages qui étaient encore en feuilles, ces arbres majestueux ont été impactés au passage de la dépression secondaire » décrivait le technicien rivière. Les prévisions météorologiques et les cumuls de pluie sont à surveiller dans les prochains jours afin de mieux définir l'ampleur de la crue actuelle de la Leyre.