Par Corentin Barsacq
Vingt ans après son arrivée à la tête des services de la communauté de communes du Val de l’Eyre, Evelyne Durif prend sa retraite. Avant cela, c’est elle qui s’occupe de former son successeur, Rodolphe Mailles.
Il y a du mouvement dans les locaux de l’intercommunalité. Présente depuis vingt ans aux manettes de la CdC du Val de l’Eyre, la directrice générale des services Evelyne Durif s’apprête à tourner une page ; celle qui raconte un investissement salué de tous. Ce n’est pas pour rien, qu’au soir du jeudi 19 octobre, un pot de départ surprise était organisé entre les murs de la salle des fêtes de Salles afin d’honorer un parcours riche en présence des élus du territoire, des anciennes équipes communautaires mais aussi d'une cinquantaine d’agents de la CdC. « Lorsque j’ai pris mon poste le 1er décembre 2003, nous n'étions qu'une dizaine » se remémore celle qui a incarné le travail de l’ombre pour faire grandir une intercommunalité alors en plein développement.
Parler du parcours d’Evelyne Durif revient en effet à aborder la croissance d’un petit territoire devenu grand, aux portes du bassin d’Arcachon : « L’une de mes premières missions a été une demande de financement auprès de l’État pour le développement de la zone Sylva 21. Il y a eu ensuite la zone Eyrialis au Barp, puis les projets liés aux établissements scolaires. Très vite, j'ai ressenti que cette communauté de communes était toujours dans le « faire ». La réflexion a toujours été celle-ci » insiste la future ex DGS.
Quatre équipes communautaires différentes
Ayant connu quatre présidents différents pour autant d’équipes communautaires, la directrice générale des services souligne le peu de difficultés rencontrées lors de ces bouleversements parfois politiques d'un mandat à l'autre : « Il y a toujours eu cet intérêt pour le territoire, qu’importe les équipes et les bords politiques. On parle souvent du fameux « Club des cinq », mais c’est justement ça le trésor du Val de l’Eyre. Les élus ont toujours œuvré dans ce sens-là et dans le respect de la place de chaque commune. »
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À ce club des cinq, Evelyne Durif pourrait donc être le sixième élément pour bien huiler le fonctionnement de la structure intercommunale.
Peut-être est-ce là le secret d’une telle longévité ? Qu’à cela ne tienne, la connaissance des dossiers sur le bout des doigts témoigne d’un réel plaisir éprouvé par cette passionnée de
bricolage.
L’action de la CdC sur les écoles, les zones d’activités économiques, mais aussi les prises de plusieurs compétences successives, c’est elle qui a dû les gérer : « Nous avons été la seule intercommunalité de Gironde, hormis l’Agglo, à prendre la compétence eau et assainissement au 1er janvier 2020. Cela relève d’une vraie confiance accordée par les communes » souligne notamment Evelyne Durif.
De son côté, le président de la CdC du Val de l'Eyre Bruno Bureau a tenu à saluer "la force de travail inégalable" de la "future et jeune retraitée": « Tu as indéniablement, profondément et durablement, marqué de ton empreinte cette CDC. Notre communauté de communes ne serait certainement pas ce qu’elle est sans toi. »
« Succéder à Evelyne Durif est un défi »
« Un défi et un atout ». Tel est le constat de Rodolophe Mailles, futur successeur et collègue pour un temps d'Evelyne Durif , puisqu’il peut bénéficier, durant une période de tuilage, de l’expérience de celle qui a occupé le poste depuis sa création. Jusqu’au 10 novembre, la bonne entente entre les deux agents permettra de transmettre la flamme en douceur : « C’est rare, dans la fonction publique, d’avoir cette période de tuilage » souligne notamment le nouveau venu. Originaire de Corrèze, le nouveau directeur général des services n’est pas un illustre inconnu en Gironde. Il a notamment exercé ces mêmes fonctions auprès de la mairie de Cadillac-sur-Garonne puis à la CdC des Côteaux de Garonne. Il a ensuite rallié la Corrèze où il a occupé, durant huit ans, le poste de DGS au sein de la communauté de communes Xaintrie Val’Dordogne.
Il s’agit donc d’un retour en Gironde pour Rodolphe Mailles dont les défis à relever sont nombreux : « Faire perdurer ce qui existe déjà » tout d’abord, et s’atteler aux prochaines échéances en matière de projets : « Deux multiples ruraux doivent sortir de terre, d’ici fin 2025 à Lugos et à Saint-Magne et il y a aussi le projet de musée intercommunal et de centre socio-culturel. Ce ne sont pas de nouvelles compétences, mais des actions différentes et de nouveaux champs à explorer » analyse le chef d’orchestre de la CdC.
Autre défi d’envergure, celui de répondre, dans les prochaines années, à la demande croissante d’installation d’entreprises sur le territoire : « Il y a une réflexion autour d’une troisième zone d’activités économiques » rappelle, en ce sens, Evelyne Durif. Enfin, l’action initiée par l’intercommunalité sur le volet de l’urbanisme devra se poursuivre avec l’arrivée prochaine du schéma de cohérence territoriale du bassin d’Arcachon – Val de l’Eyre.