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Belin-Béliet : Raymonde Dulin a fêté son 102e anniversaire en famille

Par Corentin Barsacq

Raymonde Dulin et sa fille Marie, cohabitent à Belin-Béliet./Photo Le Belinétois
Raymonde Dulin et sa fille Marie, cohabitent à Belin-Béliet./Photo Le Belinétois

Native du Lot-et-Garonne, Raymonde Dulin a célébré le 1er septembre dernier son 102e anniversaire aux côtés des siens, à Belin-Béliet. Une longévité remarquable qui s’explique, entre autres, par une routine bien ficelée.

 

Même à 102 ans, on ne badine pas avec les convenances et les bonnes manières. Alors on attendra le coup de peigne pour photographier Raymonde Dulin, heureuse de l’occasion, et pourtant expéditive au premier échange : « Je ne suis pas d’ici, voilà ma vie ». Alors Marie, sa fille, creuse pour nous et met en musique une longue vie débutée non loin de Belin-Béliet, aux extrémités des Landes de Gascogne, à Houeillès. Dans ce village lot-et-garonnais, proche de Casteljaloux, la jeune Raymonde a vu le jour un 1er septembre 1921. Dans le village, elle effectue ses classes et ne tarde pas à travailler. D’ailleurs, c’est aussi à Houeillès qu’elle rencontre Gilbert, son futur époux. Et bien sûr, c’est aussi dans ce même village qu’elle se marie « dès la fin de la guerre », en juin 1945.

 

Une passionnée des belles fleurs

 

En tant que ménagère, Raymonde Dulin ne cesse de travailler et devient notamment une dame de compagnie auprès de la famille d’un homme fortuné du Lot-et-Garonne. Gilbert, son mari, effectue sa carrière du côté des Ponts et chaussées. Si tôt la retraite méritée, le couple profite de son temps libre pour effectuer de nombreux voyages : « Avec le club des aînés de Houeillès, nous sommes partis en Espagne, en Italie et même en Autriche » se souvient Raymonde Dulin, ô combien limpide sur ses souvenirs.

 

En 2006, prenant de l’âge, Raymonde et Gilbert Dulin se rapprochent de leur fille Marie. Cette dernière fait agrandir sa maison à Belin-Béliet et accueille ses parents qui disposent alors d’une autonomie complète. Raymonde et Marie s’adonnent à de nombreuses occupations communes, et la centenaire disposait, il y a encore quelques années, d’un jardin finement entretenu et composé de belles fleurs : « Si elle n’avait pas été ménagère, ma mère aurait aimé travailler dans le jardinage » explique Marie. À la mort de Gilbert en 2013, Raymonde Dulin s’est retrouvée bien seule mais a pu compter sur le soutien de sa fille présente au quotidien ainsi que de ses deux petits-enfants, et deux arrière-petits-enfants.

 

« Les gens deviennent fous »

 

À 102 ans et malgré une audition qui décline, Raymonde Dulin a toute sa tête et cultive une certaine routine qu’elle apprécie : « Elle lit ses magazines, mais aussi des revues spécialisées sur le jardinage. Ensuite, le midi, c’est Jean-Luc Reichmann sur TF1, et les infos à longueur de journée » poursuit Marie. « Les gens deviennent fous » commente sobrement Raymonde Dulin, lorsque les chaines d’infos en continu montrent ce qu’il se fait de pire dans ce monde.

 

Tout cela valait donc bien un petit coup de peigne avant de discuter. Le dimanche 3 septembre, une belle fête de famille était organisée pour célébrer les 102 ans de Raymonde Dulin. Lorsqu’on la questionne sur le secret de sa longévité, la Belinétoise délivre quelques bons tuyaux : « Je ne fume pas, je ne bois pas et je ne mange pas n’importe quoi ». Surtout, elle insiste : « Et aucun plat avec des conservateurs ! » Tout cela n’empêche pas Raymonde Dulin d’être bien conservée puisque c’est elle qui le dit : « Je ne suis pas trop mal ». Si Marie, sa fille, désirait seulement quelques lignes, la 102e bougie s’accompagne malgré tout de ce bref récit. Le récit de la vie d’une centenaire belinétoise qui n’était donc pas d’ici, mais qui méritait bien ces honneurs.