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Val de l’Eyre : une saison loin d’être renversante pour les loueurs de canoës

Par Corentin Barsacq

La saison 2023 ne pourra pas faire oublier celle vécue par les loueurs en 2022 en raison des incendies./Crédit photo Office de tourisme du Val de l'Eyre
La saison 2023 ne pourra pas faire oublier celle vécue par les loueurs en 2022 en raison des incendies./Crédit photo Office de tourisme du Val de l'Eyre

De nombreux loueurs de canoës ont connu un début de saison estivale en deçà de ce qu’ils espéraient. Ils évoquent notamment l’inflation, la canicule ainsi que la crainte des incendies. Mais le mois d’août, plus propice en matière de météo, pourrait sauver les meubles.

 

Durant plusieurs mois, ils scrutent la météo mais aussi le niveau de la Leyre pour mieux anticiper des saisons qui se suivent mais ne se ressemblent pas. Chaque année, les loueurs de canoës présents dans le Val de l’Eyre et la Haute-Lande sont des acteurs économiques importants sur le territoire. Mais après avoir connu la crise du Covid puis les incendies de l’an dernier, force est de constater que la saison 2023 ne sera pas celle d’une activité débordante : « C’est relativement calme » concède Sylvain Longuet, gérant de Cano&Co à Saugnac-et-Muret. Dans le métier depuis une trentaine d’années, il assure que la partie landaise de la Leyre attire moins de touristes, car elle reste plus confidentielle : « J’ai connu des étés beaucoup plus « speed ». Je pensais que cette année, ça allait repartir doucement après les incendies, mais finalement non. » 

 

La Bretagne à la cote

 

À quelques encablures de la commune landaise, à Belin-Béliet, Guillaume Bérard d’Alokanoé répond sans fard : « J’ai une perte aux environs de 30% par rapport à l’an dernier alors même qu’il y avait eu les incendies » déplore ce professionnel installé sur l’aire de Bernet. Pour lui, cela ne fait aucun doute. Les touristes ont déserté le bassin d’Arcachon – Val de l’Eyre : « Je pense qu’avec la canicule et la crainte des incendies, les touristes se sont plus tournés vers la Bretagne ». Il n’empêche que le loueur s’est diversifié en proposant un jeu de piste permettant de mettre la main sur le trésor de la Leyre.

 

Un trésor malheureusement volé au sens propre du terme, puisque Guillaume Bérard a eu la mauvaise surprise de s’apercevoir que l’objet indispensable au déroulé du jeu avait été dépouillé aux abords de l’église du Vieux-Lugo : « C’est un manque à gagner important, d’autant que le jeu de piste marche plutôt bien ».

 

La faute à l’inflation ?

 

Du côté du service de location H2O Aventure, Michel Martinez partage ce même constat : « La saison a plutôt bien redémarré depuis le 7 août. Avant ça, nous avons eu beaucoup moins de monde. Je pense que les touristes sont venus moins nombreux à cause de l’inflation, ce qui les pousse à faire des choix sur leurs loisirs. Et puis, il y aussi eu la peur des incendies. On peut le voir aussi bien à Biscarrosse que sur le bassin d’Arcachon. ».


 

À Salles également, Fabien Dejardin constate la même courbe de fréquentation : « Cela se précise un petit peu depuis le mois d’août mais ce n’est pas la folie ». Mais le loueur le prend avec philosophie. « J’ai lancé « Coeur2nature » l’an dernier. Ça a été extrêmement compliqué avec les incendies. Je suis un petit loueur, ce que j’aime, c’est accompagner les gens. Et finalement, le principal reste d’avoir le sourire des personnes. » Voilà ce qui pourrait être le mot de la fin, plein d’espérance et d’humanisme. Mais c’est au Landais Sylvain Longuet que revient la tâche de sortir le canoë de l’eau : « On est là pour proposer quelque chose de beau, pas pour avoir des centaines de canoës en même temps sur la Leyre. Ce serait gâcher ce beau parcours ». Reste à assurer cet équilibre.