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Haute-Lande - Val de l'Eyre : un dimanche à la claire fontaine, Sainte Ruffine à Biganon

Par Corentin Barsacq

Cet été, Le Belinétois vous embarque au cœur du petit patrimoine des Landes de Gascogne. À travers ses 250 sources réputées guérisseuses, les Landes de Gascogne sont le berceau d’une croyance qui défie le rationnel. Sur les terres de traditions ancestrales, là où les pinèdes dévorent l’horizon, l’espérance de guérir en appliquant de l’eau sur ses maux n’avait rien d’insensé il y a encore quelques décennies. Rendons-nous à Biganon, ancienne commune désormais rattachée à Moustey depuis 1965, qui abrite la fontaine dédiée à Sainte Ruffine. 

En bordure de la D348, dans le quartier de Biganon, il faut avoir l'oeil pour dénicher l'airial où siège l'ancienne mairie de ce village qui, jusqu'en 1965, jouissait encore de sa parfaite indépendance. Désormais rattaché à Moustey, le quartier de Biganon est un véritable atout en matière de patrimoine. L'église Saint-Pierre-es-Liens, dont la construction remonte au XIe siècle, incarne là tout le charme de l'architecture de la Haute-Lande, adoptant un clocher-mur atypique dont l'harmonie avec la garluche n'est plus à démontrer. 

 

Si cet édifice est déjà plaisant à contempler, tournons le regard vers l'arrière de l'église, où une fontaine guérisseuse suscite la curiosité des passants. Tout comme l'église Saint-Pierre-es-Liens, cet édicule est classé aux monuments historiques depuis 1997. Pour faire parler ces pierres, nul besoin d'aller bien loin puisque l'association des Amis de Biganon fait office d'experte en matière d'histoire locale. Nous apprenons ainsi que cette source dédiée à Sainte Ruffine était réputée pour soigner la croûte de lait des nourrissons, une forme d'eczéma des enfants " dont le sevrage au lait de vache était mal toléré". 

 

C'est ainsi que des mères de famille venaient en ce lieu pour laver leur enfance avec leurs brassières qui étaient exposées par la suite autour de l'église. Mais ce n'est pas tout. Les Amis de Biganon relatent également une étonnante tradition. " Lorsqu'une personne était malade et tout particulièrement si elle avait du mal à la figure, on plaçait sur une table, dans la chambre du malade, trois chandelles dédiées à l'un des trois saints qui ont le privilège de guérir ce mal : Saint Jean de Belin, Saint Antoine de Beliet, Sainte Ruffine de Biganon." 

 

 

La première chandelle à s'éteindre devait indiquer à quelle source il était préférable d'aller chercher l'eau pour se débarrasser de ses maux. Ce rite était baptisé " le tirage des Saints" sous la houlette d'une "recomandayre". Aussi, on attribuait à la source de Sainte Ruffine des vertus pour guérir les maladies de la peau. 

 

Pour plus d'informations : lesamisdebiganon.blogspot.com