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Saugnac-et-Muret : cinq nationalités réunies autour d'un chantier bénévole à la chapelle Saint-Roch

Par Corentin Barsacq

Onze bénévoles venus du monde entier ont oeuvré pour la préservation du patrimoine de Saugnac-et-Muret./Photo LB
Onze bénévoles venus du monde entier ont oeuvré pour la préservation du patrimoine de Saugnac-et-Muret./Photo LB

Des jeunes bénévoles de l'association Concordia ont investi les abords de la chapelle Saint-Roch pour mener un chantier participatif. Durant quinze jours, ces jeunes issus des quatre coins du monde ont notamment mené d'importants travaux à la fontaine guérisseuse de Saint-Eutrope. 

 

À quelques pas du porche de la chapelle Saint-Roch, toute l'attention est captée par la trouvaille de Kaisla. La jeune femme est originaire de Finlande et comme ses compères de l'association, elle a accepté de mener un chantier bénévole sous la houlette de l'association Concordia. " I'ts Huge" lâche-t-elle au moment de saisir une pigne de pin. Il n'en faut pas plus pour immortaliser sur les smartphones ce fruit de la nature qui interpelle les bénévoles. 

 

Depuis une semaine, des jeunes issus de multiples pays ont rejoint la Haute-Lande et Saugnac-et-Muret pour une durée de quinze jours. Qu'ils soient d'Italie, de Finlande, de l'Espagne, du Vietnam ou du Chili, tous parlent la langue officielle de l'association Concordia, à savoir l'Anglais. Une communication universelle pour eux afin d'avancer ensemble vers la même direction : la chapelle Saint-Roch et sa fontaine guérisseuse dédiée à Saint-Eutrope. Originaire de Pau, Pauline Meunier est donc presque la locale de l'étape. Elle est "Anim Tech" au sein du groupe : " Le projet est de travailler sur le muret de la chapelle pour lui donner une meilleure apparence et retirer la chaux. Après ça, on devrait mieux voir les pierres. Cela permet d'harmoniser l'ensemble". 

 

"Construire ce que nos compatriotes ont détruit" 

 

Aux manettes de ce chantier, Gustavo Iribarren parle un Français presque irréprochable. Il est l'un des responsables techniques de la structure nationale et enchaîne les chantiers tout au long de l'année. C'est lui qui narre avec conviction la genèse de Concordia: "L'association a été fondée par un Français, un Anglais et un Allemand dans le but de rapprocher les peuples au lendemain de la Seconde guerre mondiale. Le message était de construire ce que nos compatriotes ont détruit. Concordia a vu le jour en 1950". 

C'est ainsi que depuis plus de 70 ans, Concordia organise des échanges interculturels par du volontariat à court et long terme en France, mais aussi à l'étranger. Prônant la tolérance mais aussi le partage et la paix, la structure a pris contact auprès de la mairie de Saugnac-et-Muret dans le but de présenter ses actions. Quelques semaines plus tard, voici les bénévoles mobilisés dans plusieurs missions, créant par ailleurs une réelle ferveur au sein de village: "Depuis deux jours, c'est l'animation ici" explique Gustavo, fier de la découverte de son groupe dans la fontaine Saint-Eutrope: "Nous avons découvert un regard constitué en vieilles briques. Aucun ancien n'en avait entendu parler. Les habitants sont nombreux à venir voir ça de plus près". 

L'effort est collectif sur le muret du porche de la chapelle./Photo LB
L'effort est collectif sur le muret du porche de la chapelle./Photo LB

Aux abords du petit monument local à l'eau réputée vertueuse, les bénévoles de Concordia sont en train de créer un petit escalier de charme permettant d'accéder à la partie basse de la fontaine. Vendredi après-midi, des liteaux étaient assemblés pour créer une forme d'abri, " un phare pour repérer la fontaine" complète, non sans métaphore, le responsable du groupe.

 

Venu de Milan en Italie, Francesco est comblé par la mission qu'il exerce. Débrouillard dans la langue de Molière, il l'est aussi du côté de Shakespeare afin de tisser du lien avec l'ensemble des bénévoles: "J'aime beaucoup découvrir de nouvelles choses" explique-t-il. Force est de constater qu'il est dignement servi. Au cours de ces chantiers, les jeunes découvre la charpente, la menuiserie ou encore la maçonnerie, tout cela pour prendre soin d'un héritage architectural du passé : "Ces chantiers inculquent les valeurs de l'histoire, de l'artisanat, mais aussi de l'effort que nécessite la construction de belles choses" abonde Gustavo. 

 

Hébergés au sein de l'hôtel du Grand Gousier, les bénévoles internationaux ont profité de ce chantier pour découvrir les richesses de la région comme la dune du Pilat mais aussi pour rejoindre d'autres bénévoles de Concordia sur un autre chantier situé à Macau, dans le Médoc. Si la mission commune de cette jeunesse touche à sa fin, tous semblent emballés à l'idée de revenir prochainement en Haute-Lande pour un nouveau défi et de nouvelles rencontres.