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Le Barp : de bachelière à vice championne d’Europe, la folle année de la lutteuse Lola Jacquinot

Par Louna Lavergne

La prometteuse Lola Jacquinot, en compétition./Photo LJ
La prometteuse Lola Jacquinot, en compétition./Photo LJ

À seulement 18 ans, Lola Jacquinot s’érige en grand espoir de la lutte en France. Tout droit issue de l’association Lutte Barpaise, la désormais ancienne lycéenne a parcouru l’Europe au fil des compétitions, pour terminer par un titre de vice-championne d’Europe de beachwrestling plus que mérité.

 

Son nom ne vous est peut être pas connu, mais il est reconnu. Derrière Lola Jacquinot se cache une jeune femme presque timide, à la voix apaisée et aux réponses brèves. Une image fort éloignée de la guerrière qui sommeille en elle et qui se réveille au moment de fouler un tapis de lutte. Cette année, ses adversaires ont justement vu de plus près le tapis qu’elle. Friande de compétition, la pensionnaire de Lutte Barpaise a brillé sur la scène internationale, faisant rayonner la France et le Val de l’Eyre qui l’a vu évoluer depuis son plus jeune âge. 

 

“Au début c’était pour me défouler”

 

En 2012, l’association de Lutte du Barp voit débarquer une nouvelle licenciée. A seulement 7 ans, Lola découvre le monde de la lutte avec comme motivation, l’envie de se défouler. Au fil des sessions, la petite fille vivant à Cabanac-et-Villagrain se découvre un véritable amour pour la discipline. Alors lorsque les premières compétitions se présentent à elle, l’avenir fut sans appel. “A partir de ce moment-là, ce n’était plus un jeu” se rappelle la lutteuse. 

 

Animée par la compétition et l’envie de se dépasser, Lola devient l'étendard de la réussite de Lutte Barpaise mais aussi et surtout, la fierté de ses parents. Son père, mordu du ballon rond, ne peut que comprendre l’esprit compétitif de sa fille. “C’était un sportif lui aussi, il a toujours été derrière moi” reconnait la jeune femme, non sans gratitude. Après une saison aux multiples compétitions, parfois couronnées d’une médaille, nul doute que cette fierté a dû déborder un peu dans la famille Jacquinot. 

De 9ème à vice-championne d’Europe

 

Bien que pensionnaire de Lutte Barpaise depuis plus de dix ans, Lola a quitté plusieurs fois les terres du Val de l’Eyre cette année pour s’en aller faire ce qu’elle sait faire de mieux : lutter. Au mois de janvier, la désormais ancienne lycéenne se rend en Suède pour une compétition européenne où elle finira 9ème. En Estonie, elle participe au deuxième plus gros tournoi d’Europe et se classe 11ème. 

 

Au niveau national, la Cabanacaise-Villagrainoise représente son club et s’offre un podium avec une vaillante troisième place. Lors des championnats de France de Beachwrestling, aussi appelé lutte sur sable, elle s’autorisera même une marche de plus saluée d’une médaille d’argent, médaille qui lui ouvre les portes des championnats européens. Au mois de juin, Lola devient alors vice-championne d’Europe, décrochant, par la même occasion, un ticket pour les championnats du monde qui se tiendront en septembre prochain en Roumanie.

Lola Jacquinot, médaille d'argent de beachwrestling accompagné de son père../Crédit photo Lutte Barpaise
Lola Jacquinot, médaille d'argent de beachwrestling accompagné de son père../Crédit photo Lutte Barpaise

A l’heure de dresser son bilan à la moitié de cette année 2023, la lutteuse fait preuve d’un savant réalisme et d’une auto-analyse qui respire la maturité. “En Estonie j’aurais pu faire mieux mais c’était compliqué. C’était ma première année en junior, ce qui signifie que je pouvais tomber sur des compétitrices de deux ou trois années plus âgées. Dans l’ensemble je suis satisfaite de mes résultats” dit-elle. Au moment de choisir un tournoi préféré, c’est le dernier qui revient sans surprise. “Au championnat d’Europe de beachwrestling l’enjeu était plus gros avec une qualification au championnat du monde à la clé, où j’aimerais faire un podium” renchérit Lola qui compte bien faire de son ambition une réalité.

 

Destination Clermont-Ferrand

 

En parallèle de son année aux quatres coins de l’Europe, Lola Jacquinot a tout de même gardé les pieds sur terre en obtenant dernièrement son baccalauréat STMG avec brio. Et si la destination choisie par l’ex-lycéenne pour la poursuite de ses études se trouve également être celle détenant le plus gros club de lutte de France, cela n’a rien d’un hasard. La sportive quitte les rangs de Lutte Barpaise pour rejoindre ceux de Clermont-Ferrand. 

 

En perpétuelle quête d’amélioration, la jeune adulte espère pouvoir assouvir sa soif d’apprendre, sans oublier de réaliser un objectif personnel sacré. “Avec une amie on est dans la même catégorie et quand on se rencontre en compétition, je ne la bats pas. Là, on va se séparer, se perdre de vue et j’espère que là-bas, je pourrais apprendre à la battre” raconte Lola animée par l’excellence. 

 

Parmi les objectifs imminents de la prodige du Val de l’Eyre, demeure celle de tout sportif de haut niveau : une sélection en lutte olympique. “J’aimerais en avoir une sur une compétition de la saison prochaine et si possible participer aux championnats d’Europe” dit-elle. Une chose est sûre, que ce soit à Clermont-Ferrand ou en Roumanie, Le Barp et son club formateur ne cesseront de l’encourager jusqu’à, qui sait, la voir médaillée à la télé dans quelques années…