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Belin-Béliet : l’Aslav poursuit son action médicale auprès des populations du Congo

Par Corentin Barsacq

Le docteur Michel Salefran lors d'un voyage humanitaire et médical au Congo./Photo Aslav
Le docteur Michel Salefran lors d'un voyage humanitaire et médical au Congo./Photo Aslav

Depuis 2009, l’association basée à Belin-Béliet s'implique bénévolement et médicalement en République du Congo. Aujourd’hui, l’Aslav endosse le rôle de plus grande ONG médicale présente au sein du pays d’Afrique. L'assemblée générale s'est tenue en mai dernier sous la présidence du docteur Michel Salefran. 

Plongé dans le récit de son engagement en République du Congo, l’ancien docteur de la commune Michel Salefran est interrompu par un appel en provenance de l’Afrique. Au bout du fil, un infirmier formé par ses soins lui donne des nouvelles d’un enfant parrainé par l’association. Comme ce petit bambin, une soixantaine d’enfants est parrainée par la structure fondée en 2009 à Belin-Béliet. Et comme ces soixante enfants, l’urgence ne peut pas attendre pour l’Aslav, acronyme d’Au service de la vie : « Ce matin, nous avons été informés qu’un jeune garçon avait été renversé par une voiture la veille. Nous essayons de réunir des fonds pour prendre en charge l’accès aux soins » explique le docteur. 

 

C’est à la suite d’un voyage au Congo-Brazzaville, terre natale de Bénédicte Salefran, que son époux et elle ont souhaité se mobiliser face à la misère médicale qui se présentait devant eux. Si l’Aslav n’a vu le jour qu’en 2009 sous la forme d’une association médicale, caritative et catholique, le couple n’a pas attendu cette année-là pour œuvrer en faveur d’un accès aux soins au profit des populations défavorisées du pays : « Nous comptons dans notre association pas moins de 250 médecins. C’est bien plus que le nombre de médecins présents au Congo » mesure Michel Salefran.

Un travail de formation du personnel et de prise en charge des malades est réalisé sur place./Photo Aslav
Un travail de formation du personnel et de prise en charge des malades est réalisé sur place./Photo Aslav

Au fil des années, après un long travail de formation réalisé sur place aux côtés des infirmières, sages-femmes et médecins, l’association a tissé sa toile médicale à travers le pays pour contribuer à la construction de 11 hôpitaux ou dispensaires, portant le nombre de centres partenaires de l'association à 26. En outre, depuis maintenant plusieurs mois, l’Aslav dispose d’un centre à Brazzaville, dans lequel une équipe de volontaires français peut faire évoluer la structure. 

 

La plus grosse ONG médicale du pays

 

Depuis la création de l’association, plus de 150 enfants ont été parrainés grâce à l’Aslav, qui pilote ses opérations depuis Belin-Béliet, sans compter les innombrables voyages humanitaires réalisés. « Aujourd’hui, selon l'appréciation de l'OMS, nous sommes la plus grosse organisation non-gouvernementale du pays dans le domaine médical » explique son président. L’association peut également s’appuyer sur la présence de cinq antennes réparties dans l’Hexagone pour décupler ses forces et ses âmes charitables qui acceptent de parrainer des enfants en quête de soins. 

À la mi-juin, une équipe de médecin, dont Michel Salefran, a pris l’avion en direction de l’Afrique pour deux semaines de formation à destination du personnel sur place. Et les bénévoles français n’arrivent pas les mains vides : « Nous livrons des gros cartons de médicaments spécifiques » explique-t-il au regard des maladies endémiques présentes sur ces terres parfois difficiles d’accès. C’est le cas du Nicuala, une région inaccessible par la terre, où des populations n’ont jamais eu de contact avec la médecine. Par la force de ses bénévoles, l’Aslav a œuvré en faveur de la construction d’un bateau d’intervention pour y développer la médecine fluviale : « Nous couvrons ainsi une zone de 24 villages et nous assurons aussi la surveillance des femmes enceintes, et la santé des enfants avec un vaccinateur ». 

 

Une directrice fraîchement nommée

 

Autre fierté de l’association, les projets parallèles à la médecine comme l’installation d’incinérateurs de déchets médicaux dans huit centres de santé partenaires, ou encore la création d’un réseau d’eau potable dans certains centres jusque-là non desservies. Avec près de 500 000 bénéficiaires, l’Aslav vit au gré de l’urgence et ne cesse de s’investir sur le terrain. Dernière preuve en date de ce dynamisme, l’ouverture d’un nouveau dispensaire dans le village de Souanké en mai 2022, ou le projet de transformation d’un bâtiment en hôpital avec le soutien du ministère de la Santé du Congo.

Pour chapoter ces projets tout en gérant les impératifs, l’association a pu ouvrir un poste de directrice de l’association. Ancienne stagiaire au sein de l’Aslav, Émilie Delas avait étonné le docteur Salefran par son abnégation. Ce poste lui était finalement taillé sur mesure : « Lorsque j’ai su que l’on pouvait créer cette fonction avec le soutien essentiel de l’un de nos donateurs, j’ai directement pensé à elle ». 

 

Soutenue par la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Métropole ainsi que l’Ambassade de France au Congo, l’Aslav est aujourd’hui une structure indispensable sur le terrain comme en France afin d’assurer la liaison constante entre les deux pays.