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Val de l'Eyre : malgré la pluie, la Leyre et les nappes phréatiques peinent à se recharger

Par Corentin Barsacq

La Leyre au pont de Moustey, ce jeudi après-midi./Crédit photo LB
La Leyre au pont de Moustey, ce jeudi après-midi./Crédit photo LB

Malgré les récentes pluies qui ont jalonné un mois de juin très instable, le fleuve côtier des Landes de Gascogne ne parvient pas à "faire le plein" à l'aube de la saison estivale. Laurent Degrave du Parc naturel régional a publié un dernier bilan de la situation. 

 

" Le niveau de la Leyre descend donc aussi vite qu'il monte". Le constat déjà connu de Laurent Degrave se répète au fil des saisons. Alors même que plus de 100 mm d'eau sont tombés du ciel ces dernières semaines, notamment dans le Val de l'Eyre, ces intempéries répétitifs n'ont eu, hélas, que peu d'impacts à long terme selon l'analyse du technicien rivière du Parc naturel régional des Landes de Gascogne. Alors même que le cycle mêlant pluie et orage touche à sa fin d'après les prévisions météorologiques de Météo-France, Laurent Degrave indique qu'il manque toujours " la moitié du débit du fleuve et le niveau des nappes continue à baisser malgré toute cette pluie". 

 

Au matin de ce jeudi 22 juin, la Leyre avait atteint sa hauteur maximale sur une durée de 30 jours d'après les données de l'échelle Vigicrue au pont de Salles. "Seulement" 0,85m d'eau pour un débit maximal de 11,6 m3/s mesurés à midi: " Le débit du début du mois ressemblera à celui de la fin malgré la forte réactivité de la Leyre ce matin (+25cm  au pont de Salles), ce qui lui donne pour quelque jours un peu de vigueur mais seulement deux centimètres en plus au pont de Pissos, cela va donc vite baisser en aval" poursuit Laurent Degrave. 

 

Inférieure de moitié aux valeurs normales d'un mois de juin. 

 

Tandis que les premiers canoës ont d'ores et déjà investi le cours d'eau au rythme des rayons du soleil, le niveau de la Leyre reste donc bas. En cause, l'absorption des eaux de pluie par la végétation comme l'explique l'agent du parc: " Les végétaux avaient un fort besoin d'eau compte tenu de l'évapotranspiration quotidienne très forte depuis le début du mois de juin et les conséquences de la sécheresse qui perdurent depuis 2022 (...) La photosynthèse a été boostée en quelques semaines".

Résultat, si la Leyre voit son débit augmenter lors des épisodes de pluies intenses, il diminue aussi vite et ce phénomène risque de s'accentuer avec le dérèglement climatique. En l'état, Laurent Degrave indique que la situation reste pour le moment "plus favorable qu'en juin 2022 mais toujours inférieure de moitié aux valeurs normales d'un mois de juin." Les prochaines chaleurs annoncées par Météo-France vont maintenant contribuer à la baisse du débit de la Leyre, tout comme le niveau des nappes phréatiques.