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Val de l’Eyre : l’US Salles savoure sa montée en Nationale 2 et prépare la belle contre Langon

Par Corentin Barsacq

Une photo de famille victorieuse dimanche après-midi à Chartres./Crédit photo Pascal Citrain.
Une photo de famille victorieuse dimanche après-midi à Chartres./Crédit photo Pascal Citrain.

Après avoir triomphé sur la pelouse de Chartres dimanche 28 mai, l’US Salles a obtenu son billet pour le championnat de Nationale 2 la saison prochaine. Un rêve pour certains, une réalité espérée depuis près de vingt ans par le président Didier Dallet. 

 

« Quand j’ai pris la présidence du club il y a près de vingt ans, je voulais que l’US Salles soit un jour à la hauteur de nos glorieux anciens. Aujourd’hui, nous y sommes puisque nous faisons partie des soixante meilleurs clubs français ». Au lendemain de la victoire historique des Sallois à Chartres sur le score de 15 à 10, le président de l’US Salles Didier Dallet savoure une ambition qui n’avait finalement rien d’un inaccessible rêve. 

 

En deux confrontations, les Sallois se sont affranchis de la frontière entre le fantasme et la réalité. D’abord lors du match aller, où l’effectif du manager Nicolas Cabannes et des entraîneurs Romain Texier et Benjamin Lachaud a su prendre le dessus sur l’équipe chartraine en s’imposant 22 à 6. Puis lors du match retour, les Sangliers étaient passablement piqués au vif : « Nos joueurs ont été vexés et abattus par les propos du club de Chartres » explique le président Didier Dallet. Plus tôt dans la semaine, l’adversaire de l’US Salles publiait un communiqué sur ses réseaux sociaux pour dénoncer des propos racistes qui auraient été proférés à l’égard de certains joueurs et membres du staff technique de Chartres lors du premier acte à Salles. Des accusations qui ont stupéfait Didier Dallet et l’ensemble du club, qui ont décidé de contre-attaquer devant la justice (NDLR : un article traitant de ce sujet paraîtra ultérieurement). 

 

La solidarité, clé de la victoire

 

C’est dans ce contexte ô combien tendu que les joueurs du Val de l’Eyre entraient sur la pelouse d’Eure-et-Loir avec d’ores et déjà un pied en Nationale 2. Ce sont finalement plusieurs pieds qui décideront de l’issue finale du match. Celui d’Anselme Cellier tout d’abord, qui permet à Salles de mener 3-0 suite à une pénalité. Mais désirant laver l’affront du match aller, Chartres livre une première mi-temps efficace, recolle à 3-3 à la 9e minute, et inscrit un essai à quelques minutes de la fin de ce premier acte.

Menés à la fin de la première période, les Sallois ont renversé la vapeur./Photo Pascal Citrain.
Menés à la fin de la première période, les Sallois ont renversé la vapeur./Photo Pascal Citrain.

Leader à la pause (10-3), Chartres va pourtant faire les frais du pragmatisme à la salloise. Une pénalité d’Anselme Cellier puis un drop de Thibaut Urios sont venus contrecarrer les plans des locaux face à des visiteurs en fusion. Portée par une centaine de supporters ayant fait le déplacement, les Sallois sont parvenus à surpasser une nouvelle fois Chartres par le biais d’un nouveau drop envoyé par Clément Pereira. Au terme des 80 minutes, l’US Salles s’est imposée 15 – 10 et retourne en Gironde avec le billet de la demi-finale des championnats de France de Fédérale 1. Fier de ses soldats, Didier Dallet salue surtout leur abnégation : « Ils ont été solidaires, et c’est ce qui représente notre équipe. Ils ont aussi été courageux, ils ont pris du lourd mais ils n’ont jamais lâché ». 

 

Surtout, Salles accède à la Nationale 2 et Didier Dallet veut croire en l’optimisme de ses joueurs : « J’ai discuté avec un de nos joueurs qui m’a dit « Président, l’an prochain, il faut viser la sixième place. On peut y arriver, on peut être dans les équipes qualifiables » Et cela montre qu’ils sont hyper solidaires entre eux. C’est exceptionnel qu’un village comme Salles puisse jouer à ce niveau ». 


Et si le club peut être perçu sans complexe comme un petit Poucet luttant face à des clubs plus urbains, Didier Dallet répond sans ambages au sujet du budget de l'USS : « Le rugby n’est pas qu’une question d’argent. À Chartres, nous avons battu un club qui avait trois millions d’euros de budget. De notre côté, nous avons un budget de 800 000 €, ce qui est déjà très bien, et il profite à toutes les catégories du club ». 

 

Les retombées d’une formation assidue 

 

Ce n’est un secret pour personne. L’US Salles a le don d’insuffler la hargne, les valeurs et un esprit combatif en ses rangs, qu’importe les catégories. Fort de ses 600 licenciés, le club s’appuie sur un travail intense dans la formation qui porte ses fruits. Rappelons que l’académie salloise est labellisée « Trois étoiles » depuis 2021. Une distinction que seulement neuf autres clubs se partagent en France. L’an prochain, le club bénéficiera d’un manager notamment pour accompagner la progression des catégories des U16 et U18. 

 

Signe d’un vent en poupe, les Espoirs ont également brillé tout au long de la saison. Emmenée par Paul Lafond et Julien Mosas, l'équipe s'est hissée avec bravoure jusqu'en demi-finale des championnats de France. Les espoirs fédéraux se sont inclinés ce dimanche 35 à 10 face à Issoire au terme d'un magnifique parcours. Pour la future saison, deux joueurs formés au club reviendront dans les rangs de l’effectif seniors après avoir évolué au sein d’autres équipes. La trêve estivale permettra en effet à l’US Salles de peaufiner ses armes pour la Nationale 2 malgré son statut de promu.  

La joie intense au coup de sifflet final./Crédit photo Pascal Citrain.
La joie intense au coup de sifflet final./Crédit photo Pascal Citrain.

Au moment de regarder le chemin parcouru jusque-là, le président insiste fortement sur le rôle des dirigeants : « Tous les éducateurs sont bénévoles. C’est leur volonté qui fait que nous avons une très bonne école de rugby. Sans les bénévoles impliqués dans le club, nous n’y serions jamais arrivés. » Reste que l’argent occupe forcément une place prépondérante dans le développement d’un club de cette envergure : « Nous sommes aidés par notre municipalité et par les entreprises qui sont solidaires par le biais des partenariats. J’aimerais que l’on puisse être aidés par la Communauté de communes du Val de l’Eyre car notre club rejaillit sur l’ensemble des cinq communes du territoire » avance Didier Dallet. 

 

Le Stade Langonnais, un voisin bien connu

 

Pour la demi-finale des championnats de France de Fédérale 1, l’US Salles affrontera un voisin bien connu puisqu’il s’agit du Stade Langonnais. Les deux clubs se sont rencontrés à deux reprises en championnat cette saison, une compétition au cours de laquelle les Langonnais ont terminé à la première place : « Nous avons gagné à Langon, ils sont venus gagner chez nous. Le 11 juin, cela va être une belle fête du rugby pour un moment qui va rester inoubliable » pense Didier Dallet, d’ores et déjà emballé pour disputer « la belle » dans ce derby des plus alléchants. « On veut gagner, c’est pourquoi on va se préparer avec beaucoup de sérieux ».

 

Pour l’heure, si l’on connaît la date du match, le lieu reste encore inconnu. « On souhaite jouer dans un grand stade » précise Didier Dallet. Le stade André-Moga ou Sainte-Germaine au Bouscat s’y prêteraient bien. Reste à trancher dans les prochains jours.