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Hostens : face au changement climatique, une expérimentation pour dessiner la forêt de demain

Par Corentin Barsacq

Lourdement touché par les incendies, le domaine départemental d'Hostens deviendra une pépinière expérimentale./Crédit photo Departement de la Gironde.
Lourdement touché par les incendies, le domaine départemental d'Hostens deviendra une pépinière expérimentale./Crédit photo Departement de la Gironde.

Rendre la forêt plus résistante face aux aléas climatiques en diversifiant ses essences, telle est l’une des pistes étudiées par le Département de la Gironde et un comité scientifique au sein de la mission forêt lancée officiellement le mardi 21 février. Le domaine d’Hostens y occupera une place majeure.

 

Au lendemain du passage des flammes de Landiras et de Saint-Magne sur le domaine départemental d’Hostens, le président du Conseil départemental de la Gironde Jean-Luc Gleyze annonçait son intention de faire de ce lieu calciné une pépinière départementale afin de répondre aux enjeux climatiques. Il faut dire que les incendies de l’été 2022 et les dégâts engendrés par ces derniers ont relancé le débat autour de la monoculture dans le massif forestier des Landes de Gascogne.

 

Mais Pascale Got, vice-présidente du département en charge de l’Environnement l’assurait, mardi 21 février, sur les ondes de France Bleu Gironde : « Il ne s’agit pas d’opposer les démarches ou de dire qu’on ne veut plus de pins maritimes. Mais si l’on diversifie quelques essences, on arrive à mieux protéger la forêt contre les incendies. » L’élue départementale cite notamment une expérimentation menée par l’INRAE sur une forêt départementale de 80 hectares, où l’introduction du bouleau n’a constitué aucun gêne à la sylviculture.

Officiellement lancée mardi 21 février, la mission forêt menée par le Département vise à imaginer la forêt de demain et ainsi à œuvrer en faveur d'une régénération propice des forêts face aux changements climatiques.

 

Rendre la forêt plus résistante aux incendies, mais pas que…

 

Dans les grandes lignes d’une mission qui devrait s’étendre dans le temps, la volonté d’aborder « les enjeux d’adaptation du massif forestier au changement climatique, la réduction de sa vulnérabilité face aux risques présents et à venir comme les incendies, les tempêtes ou encore la sécheresse, mais aussi la conciliation entre les usages et la définition d’un nouveau mode de gestion ». Pour ce faire, le domaine départemental d’Hostens, dont les deux-tiers ont été touchés par les incendies de Landiras puis Saint-Magne, fera office de « laboratoire à ciel ouvert » comme l’expliquait sur France Bleu Gironde, Pascale Got, en charge de piloter la mission.

 

Sous l’égide d’un comité scientifique constitué de plusieurs structures comme l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), l’office national des forêt (ONF) mais aussi le Conservatoire botanique national Sud-Atlantique, la pépinière départementale évoluera au gré des expertises, des discussions et des projets articulés autour de l’introduction de nouvelles essences ( le bouleau ou le chêne-liège sont notamment évoqués), mais aussi la création de zones humides dans le but d’assurer un retour de la biodiversité en ces lieux, et la rendre elle aussi plus résistante aux aléas climatiques.

 

Pour rappel, le domaine d’Hostens s’étend sur 750 hectares et constitue le plus vaste espace naturel sensible de la Gironde.