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Belin-Béliet : Rédouane Louaazizi se mue en conseiller Forces Spéciales pour la série “Coeurs noirs”

Par Louna Lavergne

Nicolas Duvauchelle, Ziad Doueiri, et Gilles De Verdière aux côtés de Rédouane Louaazizi pour la promotion de la série Coeurs noirs./Crédit photo RL
Nicolas Duvauchelle, Ziad Doueiri, et Gilles De Verdière aux côtés de Rédouane Louaazizi pour la promotion de la série Coeurs noirs./Crédit photo RL

Réalisée par Ziad Doueiri, la série “Coeurs noirs” sort ce vendredi 3 février sur la plateforme vidéo Amazon Prime. Pour cette œuvre se plongeant au cœur des Forces Spéciales en Irak en 2016 lors de la lutte contre Daesh, le réalisateur s’est entouré d’un ancien membre de cette unité militaire, le Belinétois Rédouane Louaazizi. 

 

C’est une première en France. Une série co-produite par Amazon Prime Vidéo et France Télévisions retrace le quotidien des forces spéciales lors de leurs missions à l’étranger. Plongés dans l’Irak de 2016 à la veille de la bataille de Mossoul, les membres du commando doivent retrouver et exfiltrer la fille et le petit-fils d’un Émir français de Daesh qui ne coopérera qu’à cette condition. 

 

Si devant la caméra, les téléspectateurs reconnaîtront rapidement l'acteur Nicolas Duvauchelle, un visage familier des Belinétois se cache également derrière. Aux côtés du réalisateur Ziad Doueiri, Rédouane Louaazizi apporte l’expertise de son passé au sein des forces spéciales au cinéaste, lui même entouré d'un casting au rendez-vous de cette série: Marie Dompnier, Tewfik Jallab, Nina Meurisse, Jérémy Nadeau, Quentin Faure mais aussi Victor Pontecorvo, Thierry Godard et Moussa Maaskri. 

 

Le sens du détail de Ziad Doueiri n’est plus à prouver après "Baron Noir" ou encore "L’insulte", nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère. C’est bien cet attrait pour la perfection qui l’a amené à s’entourer de Rédouane Louaazizi en tant que conseiller technique et militaire. 

De gauche à droite, Ziad Doueiri, Victor Pontecorvo, Nicolas Duvauchelle, Quentin Faure, Nina Meurisse et Rédouane Louaazizi./Crédit photo RL
De gauche à droite, Ziad Doueiri, Victor Pontecorvo, Nicolas Duvauchelle, Quentin Faure, Nina Meurisse et Rédouane Louaazizi./Crédit photo RL

De Belin-Béliet au Maroc

 

Ce n’est pas tous les jours qu’un Belinétois se retrouve projeté dans le monde de l'audiovisuel. Pourtant, cette opportunité, Rédouane Louaazizi la doit à des rencontres chanceuses. “Le producteur et les scénaristes sont venus dans mon unité et ont souhaité rencontrer des opérateurs pour s’imprégner de notre expérience. J’ai été choisi parmi 15 personnes” raconte le Belinétois qui poursuit : “ Le feeling est bien passé avec Gilles (De Verdière, producteur de la série ndlr)”. 

 

Les deux hommes se retrouvent par hasard au salon des forces spéciales en Gironde et en profitent pour s’échanger leurs numéros. À ce moment-là, le Belinétois était à quelques mois de sa retraite militaire après seize années au sein des forces spéciales au 13ème RDP, Régiment des Dragons Parachutistes, où il termine sa carrière comme chef de groupe. Un coup de fil et quelques semaines plus tard, le désormais ex-militaire se retrouve à travailler pour la production en juillet 2019 d’abord pour l’écriture puis pour le tournage au Maroc dès 2021.

Doueiri & Louaazizi, un binôme réussi

 

De 2019 à 2021, la plume de l'ancien membre des forces spéciales parcourt les scripts avec le devoir de garantir la crédibilité sur l’état d’esprit de ces hommes et ces femmes, leurs environnements relationnel et opérationnel tout en conservant un esprit fiction nécessaire à la série. “Il faut se rapprocher au maximum de la réalité sans oublier le contexte géopolitique à respecter en Irak en 2016” explique le bras droit de Ziad Doueiri. Rédouane Louaazizi se présente comme le garant du réalisme de cette unité militaire particulière, répondant au niveau stratégique et politique et employée par le président de la République, notamment lors de prises d’otage ou de contre-terrorisme. 

 

Après l’écriture, vient le temps de la préparation avec le choix des accessoires, l’agencement des pièces dans le décor, le choix des armes ou encore la décoration des chambres. “J’ai été de leur dire quoi mettre sur les écrans jusqu’au détail de la tasse sur le bureau” explique le Belinétois. 

Moteur… action ! 

 

Son rôle, déjà prépondérant en amont, se poursuit lors du tournage avec des journées relativement chargées pendant près de 5 mois : “Je répète avec Ziad à 8h puis je briefe les acteurs sur les armes, la chorégraphie et les dialogues avant que les caméras ne s’allument. Mon devoir est aussi de faire savoir quand ça ne va pas en apportant les modifications nécessaires, ce qui peut amener jusqu’à 8 répétitions d’une même scène.” Une fois les fameux boutons rouges éteints, le réalisateur et le conseiller technique pouvaient se retrouver et réécrire certains passages avant la prochaine journée. 

 

Au moment de regarder la série, l’investissement de Rédouane Louaazizi prend tout son sens pour donner une série poignante criante de précision. Le sens du détail contagieux de Ziad Doueiri a touché le militaire spécialiste des gestions de crise, qui confie tout de même quelques secrets. “Dans le premier épisode lors de la scène du tunnel, qui a pris cinq jours de tournage, on ne rentrerait jamais avec la lumière dans la vraie vie.” Une contrainte technique inaliénable du cinéma qui n’entache pas pour autant la qualité de cette fiction pour Rédouane Louaazizi qui conclut : “C’est ce que vivent les hommes et femmes des forces spéciales en opération extérieure. C’est une première en France dans l'audiovisuel et je suis fier d’avoir participé à ce projet”.

 

Les six épisodes de “Cœurs noirs” sont disponibles ce vendredi 3 février sur Amazon Prime et seront diffusés prochainement sur France Télévisions.