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Les maires du Val de l’Eyre à l’Elysée : « On a le sentiment d’avoir été oubliés »

Par Corentin Barsacq

Les quatre maires sur le perron de l'Elysée./Photo DR
Les quatre maires sur le perron de l'Elysée./Photo DR

Vendredi dernier, quatre maires du Val de l’Eyre se sont rendus à l’Elysée, à l’invitation du président de la République Emmanuel Macron. Outre les annonces de ce dernier en matière de lutte contre les feux de forêt, deux maires regrettent le manque de remerciements du chef de l’État à l’égard des petites communes. 

 

Au petit matin du vendredi 28 octobre, quatre maires du Val de l’Eyre ont troqué leur bureau de maire pour un luxueux palais parisien. Sur le perron de l’Elysée ce jour-là, des élus de communes sinistrées ou concernées par les incendies en Gironde, des représentants des sapeurs-pompiers, et des soldats du feu remerciés chaleureusement par le chef de l’État Emmanuel Macron. C’est ainsi que la maire de Saint-Magne Ghislaine Charles, la maire du Barp Blandine Sarrazin ainsi que Cyrille Declercq, maire de Belin-Béliet et Bruno Bureau, maire de Salles et président de la CdC du Val de l’Eyre ont été invités par le président de la République Emmanuel Macron. 

C’est devant eux que ce dernier a annoncé de nombreuses mesures afin de renforcer la lutte contre les incendies. « Le président a réaffirmé sa volonté de reboiser les zones sinistrées tout en évoquant le risque potentiel de retrouver des situations similaires aux incendies que l’on a connu durant l’été » explique Cyrille Declercq, maire encarté PS. 

Si l’élu n’a pas pu s’entretenir avec le président Macron, il note que « le président n’est pas trop entré dans les détails ». Cyrille Declercq a tout de même pu échanger avec d’autres représentants de l’État afin de les inviter à Belin-Béliet pour mieux prendre connaissance des conséquences de l’incendie de Saint-Magne. 

 

Des mesures mais des oublis 

 

Le maire de Salles DVG Bruno Bureau salue quant à lui des mesures qui constituent des projets ambitieux, notamment la plantation d’un milliard d’arbres d’ici dix ans : « C’est faisable, mais la nature des plantations n’a pas été évoquée » observe le président de l’intercommunalité, qui regrette l’absence de réponse quant au positionnement de Canadair à proximité de la forêt des Landes de Gascogne : « C’est un regret. J’ai l’impression que l’État ne veut pas changer cette situation en vantant les appuis logistiques présents à Nimes . »

 

Enfin, Bruno Bureau pointe du doigt des oublis de la part d’Emmanuel Macron : « Il n’y a pas eu de remerciements à l’égard des petites communes. Il a vaguement parlé une fois de Landiras mais c’est tout. » La maire de Saint-Magne sans étiquette Ghislaine Charles enchérit : « Il a surtout parlé de la forêt usagère et remercié Patrick Davet, le maire de La Teste, mais nous, on n’existait pas. » L’élue de la commune qui a connu à deux reprises l’arrivée des flammes se dit désabusée : «J’ai été surprise car il n’y a pas eu d’échanges avec le président. Si on m’avait dit que ce serait une simple allocution, je pense que je n’y serais pas allée. J’ai bien l’impression que rien ne va changer. » 

 

La première magistrate de la commune reste perplexe, voire critique, à l’égard de l’action de l’État : « On nous promet des Canadair supplémentaires d’ici dix ans. Mais l’urgence, c’est aujourd’hui. Le président n’a pas abordé la question des pompiers forestiers. On a l’impression que les retours d’expérience servent à dire que tout va bien, qu’on est content de ne pas avoir eu de blessés. Mais personne ne parle des propriétaires sylviculteurs qui ont tout perdu, ni de l’impact écologique des incendies » martèle la Saint-Magnaise, qui revient sur le sinistre vécu dans sa commune : « J’ai le sentiment que ma commune est oubliée, comme elle a été oubliée le soir du 18 juillet 2022. Ce soir-là, j’avais les flammes près de l’école et aucun sapeur-pompier dans ma commune. »