· 

Belin-Béliet : des riverains s’opposent à l’implantation d’une antenne-relais

Par Corentin Barsacq

L'antenne sera installée sur une parcelle de jeunes pins./Crédit photo Le Belinétois.
L'antenne sera installée sur une parcelle de jeunes pins./Crédit photo Le Belinétois.

Alors même qu’une antenne relais devrait être prochainement installée sur une parcelle privée près du quartier de Cavernes à Belin-Béliet, des riverains ont constitué un collectif afin de contester le projet. Un recours a été déposé auprès du tribunal administratif contre le permis de construire.

 

Leur mobilisation est discrète, mais rassemble des signatures. Depuis maintenant plusieurs mois, un collectif d’habitants du quartier de Cavernes mais aussi du chemin de Pines souhaite marquer son opposition à l’installation prochaine d’une antenne-relais sous la houlette de la société Hivory. Discrète, l’arrivée du permis de construire l’est tout autant. À tel point que c’est à l’occasion d’une balade en forêt que l’un des habitants à l’origine du collectif a pris connaissance de ce futur projet. « On est tombé des nues. Ce projet a été mené sans aucune concertation » reproche cet habitant qui préfère parler au nom du collectif. 

 

Délivré en avril 2022, le permis de construire a en effet été affiché en bordure d’un chemin forestier, reliant le chemin du Houdin à Cavernes. Pour le collectif à l’origine de la fronde, l’installation d’un tel équipement présente de nombreux risques : « Il y a tout d'abord la problématique liée aux ondes électromagnétiques et leurs impacts sur la santé, en partant du principe qu’elle est construite à proximité directe des habitations. Et puis il y a aussi une gêne visuelle évidente. L’antenne fait 42 mètres de hauteur » poursuit le collectif interrogé en juillet dernier. 

 

Un impact finalement revu à la baisse ? 

 

Les riverains ont fait circuler une pétition à l’échelle locale pour informer les habitants sur l’étendue de ce projet. Surtout, l’incompréhension règne autour de l’utilité de l’équipement de télécommunication : « Il y a une antenne installée dans le quartier de Bertrine à moins d’un kilomètre. Nous avons également pu discuter avec des habitants qui assurent qu’ils n’ont aucun problème de réseau » martèle le collectif. En outre, les contestataires estiment que le projet pourrait conduire à une dévalorisation de leurs parcelles.

Les premières maisons à proximité de l'antenne-relais./Crédit photo Le Belinétois.
Les premières maisons à proximité de l'antenne-relais./Crédit photo Le Belinétois.

Ouvert au dialogue, la société Hivory a pu présenter le projet aux riverains inquiets, à l’occasion d’une réunion organisée en mairie il y a plusieurs semaines. Il a notamment été question de l’impact des ondes pour les premières habitations situées au plus proche géographiquement de l’installation : « Il a été démontré que les émissions d’ondes ne sont pas du tout celles que l’on pouvait craindre. Avoir son téléphone dans sa poche est bien plus dangereux » assure Cyrille Declercq, maire de Belin-Béliet. 

 

Si ce dernier a autorisé ce permis de construire, c’est parce qu’il s’inscrit dans une politique menée par l’Arcep qui vise à répondre aux besoins de télécommunication des territoires : « On ne nous demande pas notre avis. C’est une décision de l’État. À partir de là, l’opérateur recherche des terrains d’implantation. Je pourrais très bien refuser le mat, mais les opérateurs s’en passeront puisque la Préfecture accordera finalement le permis. Nous avons accueilli les deux partis qui ont pu échanger autour de la table. Il reste la question de l’impact visuel à régler car les riverains remettent en cause les croquis présentés par la société Hivory » poursuit l’édile. 

 

Un recours déposé devant le juge administratif

 

La société s’est donc engagée à mettre en place prochainement une simulation à échelle réelle par le biais d’un ballon gonflé à l’hélium afin que les riverains puissent se rendre compte de l’impact d’un mât d’une hauteur de 42 mètres. En dehors de ce collectif, un recours a été déposé devant le tribunal administratif. « C’est une initiative d’une habitante de Belin-Béliet. Nous respections évidemment l’inquiétude des riverains » assure Cyrille Declercq. La mairie de Belin-Béliet a saisi un avocat. Le dossier est désormais entre les mains du tribunal.