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Incendies en Gironde : moyens aériens, financement du SDIS, ce que préconise la mission flash

Par Corentin Barsacq

Un Canadair à l'oeuvre lors de l'incendie de La Teste, en juillet dernier./Photo La Dépêche du Bassin Corentin Barsacq
Un Canadair à l'oeuvre lors de l'incendie de La Teste, en juillet dernier./Photo La Dépêche du Bassin Corentin Barsacq

Le retour d’expérience sur les incendies survenus en Gironde durant l’été (mission flash) est désormais connu de l’État. Le président PS du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc Gleyze et André Accary, président du Département de Saône-et-Loire ont présenté plusieurs préconisations afin d’améliorer la lutte contre l’incendie à l’heure du changement climatique. 

 

La mission flash rend ses conclusions. Sous l’impulsion de Jean-Luc Gleyze et André Accary, un travail d’audition a été réalisé auprès des différents acteurs de la lutte contre les incendies depuis plusieurs mois, au lendemain d’une saison estivale marquée par les dramatiques incendies en Gironde. 

 

Par le biais d’une mission flash initiée par l’association des départements de France, le président du département de la Gironde est notamment allé à la rencontre d’élus du Val de l’Eyre afin de tirer les enseignements nécessaires alors même que le territoire girondin déplore une perte de près de 30 000 hectares de forêt. Des pistes ont été présentées à l’occasion du Congrès des départements de France organisé à Agen cette semaine. 

 

Du côté des bons points soulignés par les deux élus, la stratégie d’intervention sur les feux naissants. « La doctrine d’attaque à feu naissant est essentiel lorsque le risque incendie est particulièrement sévère » expliquait Jean-Luc Gleyze sur les ondes de France Info. Car c’est un fait. La Gironde reste le département le plus exposé aux départs de feu (en moyenne 600 chaque année) et les interventions massives en termes de moyens permettent de maîtriser les brasiers avant qu’ils ne se propagent. 

 

Seulement, la sécheresse estivale et le changement climatique ont balayé les certitudes et remis en cause les capacités à lutter contre les incendies d’ampleur. Sur l’incendie de Saint-Magne, au soir du 9 août, un seul avion Dash avait été aperçu dans le ciel de Joué alors même que le feu prenait la direction de Belin-Béliet. 

 

« Les moyens aériens sont insuffisants » 

 

Sur ce point, le rapport remis à l’État est sans équivoque. « Les moyens aériens sont insuffisants en quantité et en prépositionnement géographique en France » commentait Jean-Luc Gleyze à France Info. Le président du Département a toujours été partisan d’une présence permanente de Canadairs à proximité des Landes de Gascogne, encore plus lorsque les conditions climatiques laissent présager des journées à risque. 

 

Pour cela, la mission flash laisse apparaître qu’une meilleure connaissance du risque permettrait d’anticiper au mieux les actions à mener, et ce en s’appuyant aussi bien sur les prévisions de Météo-France que sur les connaissances des acteurs du massif forestier des Landes de Gascogne.  Des mesures ô combien urgentes à l’heure où le changement climatique tend à accentuer le phénomène de méga-feux. 

 

Au regard des quelques 2 000 sapeurs-pompiers mobilisés sur les incendies en Gironde, la question des moyens humains est également évoquée dans la mission flash. Formation des pompiers sur différentes techniques de lutte, recrutement de volontaires ou encore l’observation satellitaire du massif forestier sont des pistes préconisées.

 

Vers un nouveau financement des SDIS ? 

 

Reste à aborder la question financière, omniprésente afin de déployer une politique efficace en matière de lutte contre les incendies. Si aujourd’hui, les SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) sont financés par les départements mais aussi les communes, la mission flash préconise une plus grande taxe sur les conventions d'assurance. Prenons le budget de l’année 2021 du SDIS 33 : 174 millions d’euros, dont plus de la moitié est assumée par le Département. Sur cette contribution, l’État verse ce que l’on appelle une partie du produit de la taxe sur les conventions d’assurance.

 

Le président Jean-Luc Gleyze souhaite que la taxe soit plus élevée : « Nous demandons à avoir une taxe spéciale sur les conventions d’assurance qui soit plus importante au niveau des SDIS car chaque fois que nous sauvons une maison, chaque fois que nous évitons une victime civile, c’est moins de couverture de risque pour les assurances. Il est donc justifié que cette taxe soit plus importante pour les SDIS aujourd’hui. »