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Salles : après le coup d’état au Burkina-Faso, Mamou Solidarité Partage dans l'impasse

Par Corentin Barsacq

Des bénévoles de l'association salloise aux côtés des populations du Burkina-Faso./Crédit photo MSP
Des bénévoles de l'association salloise aux côtés des populations du Burkina-Faso./Crédit photo MSP

L’association basée à Salles et qui œuvre depuis plus de 22 ans au Burkina-Faso suit attentivement la crise politique que traverse le pays africain. Dans l’attente d’une situation meilleure, les membres oscillent entre l’espoir et l’amertume. 

 

Ils se sont rendus à maintes reprises au Burkina-Faso, pays d’Afrique de l’Ouest, afin d’y mener des actions humanitaires avec altruisme et générosité. Là-bas, ils ont contribué, depuis l’an 2000, à la construction d’un complexe de santé, d’une bibliothèque mais aussi de nombreux ateliers de tissage et de meunerie. Tout cela sans parler du lien humain, précieux à tous les bénévoles de l’association Mamou Solidarité Partage. 

 

Seulement, l’avenir de la structure salloise dépend de plusieurs facteurs. En 2019 déjà, la montée du terrorisme avait contrecarré les plans de l’association présidée par Claude Saubignac. Récemment, c’est un putsch militaire qui a plongé le Burkina dans une situation politique instable, où la montée du sentiment anti-français gagne du terrain. 

Au regard de cette actualité inquiétante, l’association Mamou Solidarité Partage est contrainte à l’éloignement : « Ce serait stupide de nous rendre là-bas étant donné la dangerosité de la situation » concède Patrice Soualle, secrétaire de l’association. 

En 2019 pourtant, lors de la dernière venue des bénévoles sallois au Burkina-Faso, rien ne laissait paraître un tel revirement de situation à l’égard des humanitaires français. L’association œuvre dans la région de Mouhoun-Balé, au nord-est du Burkina : « Nous avons toujours été bien considérés dans les villages » reconnaît Claude Saubignac, qui avait en projet de protéger les rares terres cultivables de cette région des inondations. Mais ce projet restera pour le moment dans les tiroirs. 

 

Une situation instable

 

Le 30 septembre dernier, un coup d’état mené par le chef militaire Ibrahim Traoré faisait une nouvelle fois basculer le pays qui a déjà connu ces mêmes évènements en début d’année 2022 : « Nous avons vu l’allocution du capitaine militaire, entouré de drapeaux russes dans la foule. Nos correspondants présents sur place nous disent qu’il s’agit d’une minorité, mais force est de constater que c’est cette minorité qui s’agite » constate le président de Mamou Solidarité Partage. 

 

Sans rentrer dans une quelconque vision politique et en s’appuyant sur les nombreux voyages humanitaires réalisés, Claude Saubignac peine à imaginer que le sentiment anti-Francais se résorbera en l’espace de quelques semaines, surtout lorsque l’on sait que l’ombre russe plane au dessus de la révolte militaire. 

 

Des actions menées à distance

 

Forcés de rester à distance du Burkina, les bénévoles sallois s’activent donc à distance afin de maintenir les services déjà en place dans le nord-est du pays, sous l’impulsion de Mamou Solidarité Partage.  « Nous avons des contacts présents là-bas qui nous tiennent au courant de l’avancée de nos ateliers. Plus de 500 femmes ont été formées au tissage, nous avons aussi essayé d’organiser des ateliers pour les hommes. On espère que la situation se débloquera » explique Claude Saubignac, avec une note d’optimisme.