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Belin-Béliet : des ancêtres d’Elizabeth II avaient séjourné au château de Belin

Par Corentin Barsacq

Lithographie du château de Belin, avant sa destruction./Reproduction LB.
Lithographie du château de Belin, avant sa destruction./Reproduction LB.

Les faits sont inscrits dans le marbre de l’histoire de Belin-Béliet. Mais le lien entre la reine Elizabeth II et Henri III, roi d’Angleterre, mérite un approfondissement. De nombreuses têtes couronnées ont séjourné au château de Belin, là où naquit Aliénor d’Aquitaine, dont un ancêtre de la reine décédée le jeudi 8 septembre. 

 

L’histoire de Belin-Béliet est aussi liée à celle d’une femme ayant marqué l’histoire de France et d’Angleterre. La légende voudrait que la future reine Aliénor d’Aquitaine soit née au sein du château de Belin en l’an 1122. La construction occupait, il y a bien des siècles, la butte située non loin du bourg de Belin. 

 

Ainsi, le château de Belin fut le théâtre de la venue de nombreux rois d’Angleterre. Si la naissance de la duchesse d’Aquitaine n’est pas un fait avéré, il n’en demeure pas moins qu’elle accorda une charte avantageuse aux Belinois, ces derniers ayant longtemps été exemptés de taxes, corvées et diverses servitudes, y compris des siècles plus tard.

Représentation d'Edouard Ier, ascendant de la Reine Elizabeth II. /Repro LB
Représentation d'Edouard Ier, ascendant de la Reine Elizabeth II. /Repro LB

Outre cette fameuse charte, Aliénor d’Aquitaine a laissé un héritage culturel et historique d’une ampleur considérable dans l’histoire de France. Et c’est par son mariage en 1152 avec Henri II de Plantagenêt, auparavant duc de Normandie et Comte d’Anjou, que l’Aquitaine devint les terres anglaises. 

 

À Belin, l’hommage des seigneurs landais au roi d’Angleterre

 

Ainsi, les traces écrites héritées du passé permettent d’authentifier la venue de certains grands noms de l’histoire à travers les siècles. D’abord Henri III, roi d’Angleterre, qui occupe le château le 7 juin 1232, date à laquelle il promulgue des lettres patentes (ndlr : un écrit public émanant du roi qui établissait un droit ou un privilège.) Mais c’est aussi en ce lieu qu’il décide de convoquer les barons et les seigneurs landais afin d’obtenir les hommages de la part de ces derniers en l’an 1243. 

 

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À la mort du roi, c’est son fils aîné, Edouard Ier, qui accéda au rang suprême. Ce dernier viendra également dans la cité d’Aliénor afin de s’assurer de la bonne tenue des seigneurs.  Historien basé dans le Nord de la Gironde, Christophe Meynard connaît bien l’arbre généalogique de la famille royale. C’est lui qui, à la mort du Prince Philip en 2021, avait découvert des racines girondines au mari de la reine Elizabeth II. Contacté par nos soins, il assure qu’Edouard Ier est un lointain ancêtre des Windsor : « Elizabeth II est une descendante à la 20e génération du roi Edouard Ier, à la fois par son père, par le biais de la famille de Wurtenberg, mais aussi par sa mère, par la famille Cavendish. » 

 

 

Enfin, Edouard III, petit-fils d’Edouard Ier, accèdera au trône en 1307, et se rendra lui aussi à Belin, en l’an 1343, alors même que la dynastie des Plantagenêts s’opposait à celle des Valois, en plein cœur de la guerre de Cent Ans.