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Incendie de Saint-Magne : entre évacuation et sécurité, le rôle de la gendarmerie de Belin-Béliet

Par Louna Lavergne

Durant le feu de Saint-Magne, les membres de la brigade de gendarmerie de Belin-Béliet n'ont pas ménagé leurs efforts pour aider leurs camarades pompiers./Crédit photo Loïc Baras
Durant le feu de Saint-Magne, les membres de la brigade de gendarmerie de Belin-Béliet n'ont pas ménagé leurs efforts pour aider leurs camarades pompiers./Crédit photo Loïc Baras

Le mardi 9 août dernier, l'incendie de Saint-Magne se déclenchait et touchait Belin-Béliet dans la nuit. Le commandant de la gendarmerie de Belin-Béliet, Franck Chaulet, raconte les missions que lui et ses hommes ont dû réaliser pour venir à bout de cette situation inédite. 

À l'aube de ce fameux 9 août, Franck Chaulet était loin d'imaginer l'intensité des prochains jours. Alors que les gendarmes de Belin-Béliet étaient déjà intervenus sur le feu de Landiras lorsque celui-ci avait provoqué l'évacuation de Saint-Magne, l'effectif de la brigade ne pensait pas revivre pareil incendie de si tôt. Rien n'indiquait qu'ils allaient recevoir la visite de collègues militaires d'autres contrées pour leur prêter main forte.

 

Ce mardi-là, les sept hommes et femmes présents à la gendarmerie apprennent la nouvelle : une éclosion de feu a été signalée à Saint-Magne. Si, à ce moment précis, l'ampleur des dégâts est loin de celle que l'on connaît aujourd'hui, les uniformes bleus s'apprêtent à s'engager, aux côtés de leurs homologues en rouge, dans un combat qui durera.

Une évacuation dans le calme

 

Le mardi, les gendarmes mobilisés participent au bouclage de la zone à risque à Saint-Magne. Des postes sont installés à certains carrefours pour interdire l'accès à la population et permettre aux soldats du feu d'opérer sans gêne. Ceci ne fut que la première des nombreuses missions que va réaliser la gendarmerie de Belin-Béliet. En fin de journée, les sept hommes et femmes de service reçoivent la directive d'évacuer le quartier de Joué. "Cette évacuation permettait de faciliter les interventions des pompiers" explique Franck Chaulet, commandant d'unité qui poursuit "nous avons eu l'aide d'unités extérieures pour aider à la circulation et prendre la relève la nuit". Une aide nécessaire au vu de la progression du feu qui, à 2 heures du matin était dans le quartier tout juste évacué et à 4 heures, à Haudoua. 

 

Après une rude nuit où des maisons ont péri, les autorités administratives ordonnent l'évacuation de Belin-Béliet en suivant un plan précis : le Sud de la ville le matin et Béliet l'après-midi. Pour aider à la manœuvre, le commandant Chaulet rappelle certains de ses hommes et femmes en repos montant l'effectif de la brigade sur le terrain au nombre de onze. Par découpage de la carte en différentes zones, un à deux gendarmes collaborent avec un élu et bénévole pour avertir la population des mesures à suivre, aidés par des unités de la compagnie d'Arcachon. "Les gens semblaient s'en douter vu le ciel le mercredi matin. Tout s'est fait dans le calme, le dialogue et la compréhension. La population a été responsable" raconte Franck Chaulet. Si certaines personnes n'étaient pas favorables à l'idée de quitter leur domicile, le commandant explique que le nombre était "à la marge".

"On a eu à gérer une situation de crise"

 

Une fois la ville désertée de ses résidents, la brigade de Belin-Béliet a mis en place une surveillance des habitations contre les risques de délinquance et de cambriolage. Aussi, les gendarmes, sur place, veillaient au respect de l'interdiction de circulation au cœur de la ville, spécialement par les curieux à la recherche de flammes. Le commandant de brigade, quant à lui, navigue entre la gendarmerie et la mairie, où une sorte de cellule de crise locale a été installée pour assurer la communication entre la municipalité et les forces de l'ordre. "Il y a eu une vraie collaboration entre la mairie et ses élus, les gendarmes et les pompiers" ajoute Franck Chaulet. Les renforts ont afflué tout au long des jours. Réservistes, CRS, escadrons de la gendarmerie mobile et militaires étaient vite intégrés au dispositif pour apporter sécurité et sérénité dans le village où de nombreux acteurs œuvraient ensemble dans le but d'arriver à bout de ce brasier.

 

De la sérénité, Franck Chaulet et ses collègues n'en ont pas manqué. "On a eu à gérer une situation de crise. Tout le monde a été serein et a fait son travail avec beaucoup d'implication" remercie le Belinétois à demi-mot. Une sérénité par ailleurs nécessaire auprès des d'habitants impatients de retrouver leur domicile qui tentaient de pénétrer la zone bouclée. "Il y avait un filtrage pour ceux qui venaient soigner leurs animaux. On contrôlait que les gens soient ensuite bien ressortis du périmètre" explique le commandant de la brigade de Belin-Béliet.

L'après : recueil des plaintes et enquête

Une fois le feu fixé et le retour des populations effectué commence une nouvelle page du travail des gendarmes : l'après. Les locaux de la brigade de Belin-Béliet accueillent alors certaines victimes pour les entendre et recueillir leur plainte. Parmi elles, les propriétaires de maisons décimées mais également ceux de parcelles réduites en cendre. Une fois le recensement des victimes fait, ces dernières seront recontactées pour apporter tous les éléments nécessaires à la poursuite du processus. "La partie enquête prend le relais de la crise" constate Franck Chaulet. Si la cellule se trouve à Landiras, l'enquête ouverte a été confiée à la brigade des recherches d'Arcachon pour identifier la cause et l'origine du feu. 

 

De cette expérience, le commandant de la brigade de Belin-Béliet retiendra la cohésion de son équipe mais également celle de la triangulaire avec la municipalité et les pompiers. "Lors de cet événement, nous avons su former une cohésion nécessaire à la situation" relate le major.