· 

Saugnac-et-Muret, ce voisin landais aux allures de jumeau

Par Corentin Barsacq

La chapelle Saint-Roch et son clocher-mur./Photo LB Corentin Barsacq
La chapelle Saint-Roch et son clocher-mur./Photo LB Corentin Barsacq

À quelques kilomètres de Belin-Béliet, Saugnac-et-Muret est le premier village des Landes lorsque l’on vient de Bordeaux, depuis l’A63. Par son histoire et son patrimoine, il présente de nombreuses similarités avec son voisin girondin. Son histoire, sa population et son patrimoine en témoignent. 

 

C’est le propre du Val de l’Eyre, enclavé à une distance quasiment égale entre le bassin d’Arcachon et le Bordelais. De fait, la population se tourne plus facilement vers le Nord, tandis que le Sud est idéal pour les vacances, nombre d’habitants optant pour la côte landaise, peu pour le Nord des Landes. 

Le canton des grands lacs vaut pourtant le détour, pour une balade ensoleillée ou un week-end champêtre au cœur de la nature. Saugnac-et-Muret ne déroge pas à la règle. Son environnement ne diffère pas de celui de Belin-Béliet, la forêt des Landes couvrant une grande superficie de la commune. Le village landais est également traversé par la Leyre, la petite Amazone à la biodiversité débordante.

 

La chapelle Saint-Roch, voisine de Saint-Pierre

 

Quand Belin-Béliet abrite la magnifique et discrète église Saint-Pierre à Mons, Saugnac-et-Muret ne manque pas d’arguments avec la chapelle Saint-Roch, située à l’entrée du bourg du Muret. Voué au saint protecteur de la nature, l’édifice bâti au XIIe siècle présente un clocher-mur typique des Landes de Gascogne, et une structure bâtie en garluche, comme à Mons. Comme sa voisine belinétoise, la chapelle Saint-Roch est installée dans un airial bordé de verdure. De grands chênes et des pins centenaires surplombent le site, offrant un majestueux décor faisant le bonheur des promeneurs. 

 

Non loin de là, par un petit chemin situé à gauche de la chapelle, une croix de pierre suscite la curiosité des passants. Sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle, les fontaines guérisseuses sont nombreuses dans chaque commune traversée. Saugnac-et-Muret possède la sienne, dédiée à Saint-Eutrope. Une procession religieuse avait lieu jusque dans les années 80. 

 

Comme Belin-Béliet, deux communes unifiées

 

Saugnac-et-Muret est le fruit de l’unification des deux communes. Une fusion ancrée dans son histoire, survenue vers la fin du XVIIIe siècle. Ainsi, le village a la particularité de compter trois bourgs, si l’on compte Castelnau. Vivant pendant de longues décennies des ressources générées par la forêt des Landes, Saugnac endossa pendant un temps le rôle de bourg majeur de la commune. Le pont de la Leyre, sur lequel s’élançaient les radeleurs pour acheminer le bois vers Arcachon, n’est pas étranger à cette économie florissante.

 

Hélas, le marché de la résine ne fut pas éternel. De nombreux commerces ont mis la clé sous la porte, la disparition du gemmage marque ainsi la fin d’une ère. Au fil des années, les commerces ont migré vers le Muret, bourg le plus proche de Belin, plus attractif par la traversée de la Nationale 10. 

 

Belin-Béliet, dernier rempart avant les Landes ? 

 

L’attractivité du territoire comprend bien souvent l’augmentation de la population. Dans une moindre mesure, Belin-Béliet et Saugnac-et-Muret ont des similarités démographiques. Certes, les deux communes n’ont pas du tout la même envergure. Belin-Béliet compte quasiment 6000 habitants, quand Saugnac-et-Muret en revendiquait un peu plus de 1000 lors du dernier recensement. Mais c’est du côté de l’évolution au fil des années qu’il faut se pencher. Depuis 1980, la population de la commune landaise a doublé. Un phénomène que connaît bien Belin-Béliet.

 

Ainsi, le prix de l’immobilier, qui a terriblement augmenté dans le Val de l’Eyre, pousse certains ménages à d’ores et déjà opter pour le nord des Landes, alors que Belin-Béliet et le Val de l’Eyre ont absorbé pendant des décennies l’arrivée de nouvelles populations. Qu’à cela ne tienne, la charmante commune landaise a préservé sa ruralité que l’on retrouve aux quatre coins du territoire. Une âme facilement appréciable pour faire de cette commune un village agréable, jumeau, sur certains points, avec la cité d’Aliénor.