· 

Belin-Béliet : une société lance son parfum à l’eau de l’Eyre

Par Corentin Barsacq

Le parfum garde l'aspect rouille de la Leyre./Crédit photo Fleurs de l'Eyre
Le parfum garde l'aspect rouille de la Leyre./Crédit photo Fleurs de l'Eyre

Après avoir fait ses gammes en région parisienne, Mathieu Couturier a implanté son entreprise à Belin-Béliet, près des Landes, sa terre natale. Depuis un an, il travaille sans relâche pour concocter un parfum élaboré à partir de l’eau de l’Eyre. 

 

La démarche est pour le moins insolite. On connaissait la réputation de l’eau de Cologne sur  le marché de la parfumerie, moins celle de la Leyre, le fleuve côtier des Landes de Gascogne. Et pourtant, une société fraîchement implantée au sein de la zone d’activités Sylva 21 à Belin-Béliet, s’est lancée dans un audacieux défi à la fois économique, mais aussi écologique. À 33 ans, Mathieu Couturier a lancé son entreprise il y a six mois : Fleurs de l’Eyre. L’aboutissement d’années d’études ponctuées par un diplôme obtenu au sein d’une prestigieuse école de commerce en région parisienne. 

 

Originaire du nord des Landes, le gérant d’entreprise souhaitait revenir sur ses terres natales afin de lancer un projet fomenté pendant près d’un an. « J’ai grandi près de la Leyre, j’ai toujours aimé observer sa biodiversité, me balader le long de la rivière tout en appréciant ses paysages » explique le gérant d’entreprise. Fort d’une expérience de responsable marketing dans une marque de luxe connue également pour sa production de parfum, Mathieu Couturier a fait ses gammes auprès de noms reconnus dans la profession. 

 

« Eyremès, une odeur naturelle, avec des notes boisées »

 

L’occasion pour lui d’en apprendre plus sur cet univers, avant de finalement voler de ses propres ailes, dans la vallée de l’Eyre. En janvier 2022, il installe son entreprise à Belin-Béliet, équipée d’un laboratoire de parfumerie. Sa matière première n’est autre que le fleuve côtier, qu’il souhaite exploiter à taille humaine afin de produire son parfum baptisé « Eyremès », une appellation notamment donnée en guise de clin d’œil à l’entreprise qui l’a formé durant des années. 

 

Loin de vouloir une croissance exponentielle de sa société, Mathieu mise sur une production respectueuse de l’environnement : « L’idée n’est pas de lancer une production à grande échelle. Dans un premier temps, je souhaite proposer ma fragrance dans les commerces spécialisés de la région » détaille Mathieu Couturier, pas peu fier de nous montrer les premiers flacons produits par son entreprise. 

 

Dans ce flacon de 50 ml, Mathieu a mélangé de l’huile de pin, conjuguée à l’odeur naturelle de la Leyre. Un choix étonnant et risqué, qui débouche sur un parfum singulier : « C’est une odeur naturelle puisque j’ai fait le choix de ne pas traiter l’eau afin de préserver ses minéraux. L’huile de pin apporte quant à elle une note boisée ». C'est d'ailleurs pour cela que le parfum est doté d'un aspect rouille. 

 

Si la démarche est pour le moins inédite, le gérant n’exclut pas d’ouvrir les portes de son laboratoire au public d’ici quelques mois pour y organiser des ateliers d’initiation et démystifier son initiative. Déjà présent dans des parfumeries du bassin d’Arcachon, Mathieu n’exclut pas, si le succès l’accompagne, de lancer une production de parfum élaborée à base de l’eau de la Garonne. Pour l’heure, il l’assure : « Il suffit de pulvériser une seule fois le parfum sur soi pour avoir l’impression d’être au bord de l’Eyre, dans la forêt du Graoux. » 

 

Renseignements, contact et prix: www.fleursdeleyre.fr