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Mais au fait, pourquoi la commune s'appelle Belin-Béliet ?

Quelles sont les racines toponymiques de Belin-Béliet ? À y regarder de plus près, plusieurs hypothèses existent pour finalement peu de certitudes

 

Ces deux noms font partie de la vie quotidienne d’une bonne poignée d’administrés du Val de l’Eyre mais pourtant, peu de gens peuvent citer l’origine des appellations de Belin et Béliet. Car à l’heure où l’on se pose encore la question de savoir s’il faut mettre un accent aigu ou non à Béliet, différentes hypothèses existent au sujet de ces noms de ville. Si pour Béliet, toutes semblent s’accorder à dire qu’il s’agit d’un diminutif de Belin, les recherches prennent des chemins différents concernant Belin.

 

Docteur en géographie historique mais aussi spécialiste de toponymie, Bénédicte Boyrie-Fénié a pu retrouver les anciennes graphies de Belin. Ainsi, les écrits de l’histoire désignaient le village d’Aliénor comme étant Belinum, Berlynum, Bilini ou bien encore Belino. Des formes fondatrices de l’orthographe actuelle qui pourraient puiser leur origine près d’un homme gaulois appelé Belinius. C’est en tout cas le point de vue de Bénédicte Boyrie-Fénié qui s’accorde avec Albert Dauzat, célèbre linguiste français.

 

Une déclinaison du bélier ? 

 

L’historien émérite Aimé Nouailhas penche quant à lui pour une toute autre origine, celle présentée dans le Dictionnaire d’ancien français de Godefroy. Dans cet ouvrage, on peut lire que « belin » désignait autrefois un petit bélier ou encore un mouton : « On note aussi que Belin est la personnification du mouton dans le Roman de Renart (XIIe siècle et plus). Sachant que l’élevage de moutons est une activité ancestrale du lieu, je suis assez favorable à cette hypothèse » admet Aimé Nouailhas. Enfin, une autre hypothèse, plus connu, ferait de Belin une déclinaison du dieu gaulois Bélénos. 

 

Autant d’hypothèses qui s’offrent à une question finalement ouverte, bien que l'idée que les Belinois soient finalement désignés ainsi en référence à des moutons laisse songeur. Quoi qu’il en soit, Aimé Nouailhas dresse le portrait de la localité avec des faits: «Nous ne trouvons pas moins de 90 noms de lieux en France avec Belin. La paroisse Sainte-Quitterie et la paroisse-mère de Saint-Pierre-de-Mons, qui faisaient partie du diocèse de Bazas, dans l’archiprêtré de Bernos, puis du diocèse de Bordeaux, de l’archiprêtré de Cernès) devint Belin à la Révolution avec ses 1 280 habitants. Saint-Exupère qui faisait partie du diocèse de Bordeaux dans l’archiprêtré de Buch et de Born, devient Béliet à la Révolution avec ses 893 habitants » 

 

Corentin Barsacq