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L’abbé Gaillard, le savant ecclésiaste qui célébrait l’histoire

L’abbé Gaillard en compagnie de sa mère, Marie Gaillard./Photo Courant Alternatif
L’abbé Gaillard en compagnie de sa mère, Marie Gaillard./Photo Courant Alternatif

Figure parmi les illustres personnalités ayant marqué le passé de Belin-Béliet, l'abbé Gaillard était un homme d'église instruit, curieux, en quête de réponses face aux nombreux mystères de l'histoire. 

 

Il était d’une bonhomie singulière avec son visage familier et sa vie constituée du strict nécessaire. À Belin-Béliet, Pierre Albert Gaillard n’est pas qu’un simple nom de rue. Ni même une appellation hasardeuse donnée à une salle de réunion de Belin. Il fut curé doyen de Belin pendant de nombreuses années mais également un historien aux connaissances multiples. Si bien qu’il sera le fondateur de la Société d’histoire de Bordeaux, une structure au sein de laquelle cet homme qui était entré dans les ordres pouvait partager ses recherches et s’enrichir de celles des autres.

 

Une vie de partage mais aussi d’écoute auprès des fidèles de Belin et Béliet.  Né en 1866 d’un père raffineur et d’une mère tailleuse de robe, il avait entretenu une relation épistolaire avec une jeune fille avant de s’orienter vers la vie ecclésiastique. Alors âgé de 25 ans, Pierre Albert Gaillard fut ordonné prêtre au Diocèse de Bordeaux en 1891. Ce n’est qu’à partir de 1903 qu’il officiera à Belin en tant que Curé-doyen. 

 

À l’ombre des pinèdes, ses analyses du territoire

 

De cet homme à la fourchette gourmande et à la carrure imposante, Belin-Béliet garde surtout l’image d’un savant, d’un historien accompli, véritable érudit qui aura laissé derrière lui une œuvre infrangible, encore utilisée aujourd’hui pour mieux connaitre le passé de la localité mais aussi des alentours. Deux ouvrages parmi bien d’autres font office de véritable bible de l’histoire locale : « Deux paroisses de l’ancien temps, Belin et Béliet » conte la vie d’antan, à travers l’agriculture et d’autres métiers aujourd’hui disparus. 

Des pages noircies d’une remarquable écriture que l’on retrouvera dans un autre livre signé de sa plume « A l’ombre des pinèdes. » La réédition de ce livre par l’association belinétoise du Courant Alternatif avait permis de faire découvrir cette œuvre méconnue à un plus large public. À sa mort en février 1919, et pour démonter une dernière fois sa bonté du cœur, l’abbé Gaillard avait légué toute l’étendue de ses recherches aux archives municipales de Bordeaux. 

 Corentin Barsacq

 

Des rééditions d'ouvrages de l'abbé Gaillard sont disponibles à la vente à la presse Codina ainsi qu'à la librairie le Café en l'Eyre