· 

Si la rue Sainte-Quitterie racontait l'histoire de Belin-Béliet

Par Corentin Barsacq

Avec son architecture atypique, la rue Sainte-Quitterie détonne dans le paysage de Belin-Béliet. Sa riche histoire vaut le détour et après lecture de cet article, peut-être la regarderez-vous avec un oeil différent. 

 

Elle est d’un charme étonnant par ses bâtiments qui viennent casser l’architecture classique du centre-bourg. Alors même que des travaux y ont été menés et que des pavés ont été disposés au sol de cette majestueuse rue, Sainte-Quitterie a une histoire à part entière, visible par ailleurs sur les panneaux d’informations installés par la commune. Située en plein cœur de bourg de Belin, perpendiculaire à la D1010, elle n’a pourtant pas toujours porté cette appellation. 

 

Ayant hérité du nom de Denfert-Rochereau sous le règne de Napoléon III, cette petite ruelle fut rebaptisée rue de l’Enfer par les habitants, car la rue du Paradis se situait juste en face d’elle et menait au presbytère de Belin. Si elle porte aujourd’hui le nom de la sainte patronne de la commune, elle a été pendant longtemps l’abri de trois forgerons qui résidaient ici et dont les ateliers ont contribué à la renommée des lieux. 

 

Sa boulangerie et ses Girondins de Bordeaux

 

Ses immeubles sont construits en alios, un gré typique des Landes de Gascogne tandis que les façades ont longtemps étaient enduites à la chaux. Autant d’éléments du paysage qui confèrent une atmosphère singulière sur cette portion de route à sens unique, et qui incarnait auparavant un autre cœur économique du bourg de Belin. La population venait en effet y chercher le pain chaud sorti des fours de la boulangerie - pâtisserie Jeantieu, une institution dans le village tenue par Colette et Marc Jeantieu et qui aura perduré pendant de nombreuses décennies jusqu'à la fin des années 2000. 

Alain Giresse signe des autographes à des enfants de Belin-Béliet. Collection Le Belinétois.
Alain Giresse signe des autographes à des enfants de Belin-Béliet. Collection Le Belinétois.

Ces deux figures locales pouvaient se vanter d’avoir des clients quelque peu connus sur le territoire. Et pour cause, le scapulaire des Girondins de Bordeaux était monnaie courante dans le bourg. Dans les années 80, l’Hôtel Aliénor, tenu par Giselle et Yves Joachim accueillait la grande équipe des Girondins de Bordeaux, mené par l’entraîneur Aimé Jacquet.

 

Giresse, Dropsy, Thouvenel, Chalana, Battiston, Girard et les autres grands noms du football français descendaient la rue Sainte-Quitterie en direction du stade Pierre Mano, pour préparer les grandes affiches européennes sur le carré vert. Et dès lors que l’équipe faisait exulter le Parc Lescure, alors les Belinétois pouvaient être fiers de savoir que cet effectif-là carburait à la chocolatine locale.