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Les pavés historiques de la Nationale 10 refont surface dans le bourg de Belin

Par Corentin Barsacq

Les travaux réalisés actuellement dans le bourg ont permis de dégager des pavés encore présents dans le sol de Belin. Un beau témoignage du passé de la localité. 

 

Les plus anciens se souviennent encore du bruit assourdissant des châssis grinçant contre le pavé. Depuis hier, ces vestiges de l’ancienne Nationale 10 sont visibles devant la boutique Pro TV dans le bourg. Le gérant de l’entreprise Jean-Luc Labadie a immortalisé ce moment avant que les pavés ne soient déplacés à la benne. 

 

Pendant des décennies, et bien loin du bitume insipide et confortable que connaissent les automobilistes d’aujourd’hui, l’ancienne Nationale 10 (désormais appelée D1010) était revêtue de pavés à l’esthétique d’exception mais à la dangerosité élevée, sans compter l’inconfort procuré notamment aux cyclistes qui traversaient les deux villages. 

Les pavés de l'entrée de Belin. Carte postale Collection Souleyreau.
Les pavés de l'entrée de Belin. Carte postale Collection Souleyreau.

Sans doute pire encore pour les automobilistes, qui préféraient contourner cet axe direct depuis Bordeaux que d’affronter d’interminables bouchons entre Landes et Gironde. Dès la traversée du Barp, le trajet devenait bien moins simple et l’aménagement en ligne droite incitait quelques fous du volant à traverser le Val de l’Eyre à toute vitesse, et non sans risque.

 

Entre Belin et Béliet, à l’époque deux villages séparés, les pavés furent dans un premier temps en bois avant d’être remplacés par des pierres plus tard disloquées, offrant un inaudible vacarme entre les deux bourgs. Mais face aux tragiques accidents causés entre autres par la vétusté de la route, les instances décidèrent de remplacer peu à peu les portions à fort taux d’accidents mortels. 

Les pavés se trouvent sous le revêtement que nous connaissons aujourd'hui.
Les pavés se trouvent sous le revêtement que nous connaissons aujourd'hui.

Au début des années 60, le député Cazenave ainsi que le sénateur de Gironde Raymond Brun alerte le ministère des travaux publics quant à l’urgence de réaliser une amélioration de la Nationale 10. Les pavés de Belin et Béliet seront ainsi ensevelis sous une épaisse couche d’aggloméré. Au Barp, les travaux d’enfouissement des pavés interviendront plus tard et après une pétition ayant recueilli plus de 16 000 signatures, à l’initiative du journal Sud-Ouest. Le 20 décembre 1967, Le Barp enlevait à son tour les pavés pour le plus grand bonheur des automobilistes.