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Belin-Béliet : l'élue Marie-Christine Lemonnier monte au créneau en faveur de PRD

Par Corentin Barsacq

Crédit photo/ Morgan Fache - Collectif ITEM pour Le Monde
Crédit photo/ Morgan Fache - Collectif ITEM pour Le Monde

Réuni dans la salle des fêtes Jean-Paul Fabre jeudi soir, le conseil municipal a pu écouter la réponse transmise par la maire sortante Marie-Christine Lemonnier à une question de l’opposition. 

« Vouloir tout et son contraire, c’est prendre le risque de l’immobilisme. » C’est dit, ou plutôt écrit. En fin de conseil municipal hier soir, le groupe « Agir durablement pour Belin-Béliet » souhaitait obtenir des réponses autour du projet d’installation de la plateforme logistique PRD adopté en conseil communautaire l’an dernier. Se sentant visiblement dupé, l’élu et candidat Cyrille Declercq affirme que ce dossier lui avait été présenté comme une construction qui serait divisée en lot pour permettre l’installation de plusieurs entreprises. En outre, il déclare « qu’il n’a jamais été évoqué celle d’un géant avec toutes les contraintes environnementales inhérente ». Il a donc demandé à la majorité, en la personne d’Anne-Marie Goisnard, première adjointe de la commune, de confirmer que « ce dossier n’est pas porteur de données qui n’ont pas été communiquées en son temps aux élus. » 


« Ce projet n’a pas changé par rapport à son origine » 


Et c’est la maire sortante et présidente de la CdC Marie-Christine Lemonnier qui lui a répondu. Dans une réponse transmise au conseil municipal, l’édile pour encore quelques jours certifie que ce projet « n’a pas changé par rapport à son origine et que toutes les informations dont la CdC dispose ont été communiquées dans leur intégralité. » Elle poursuit en reprenant les différentes délibérations, dont la première datée au 22 mars 2018 et dans laquelle Cyrille Declercq souhaitait en savoir plus au sujet des clients de PRD. Marie-Christine Lemonnier avait alors indiqué qu’il s’agissait d’une logistique de matériaux secs et que le groupe PRD travaillait qu’avec « des références de grands comptes comme L’Oréal, Leroy Merlin, Castorama etc. Elle avait en outre ajouté qu’il s’agissait d’une opportunité pour le Val de l’Eyre avec l’apparition d’emploi locaux. Aux termes des débats, la délibération avait été adoptée à l’unanimité. 


« La société PRD s’engage à restaurer deux fois la surface de la zone humide »


« Le fait de l’achat par une seule enseigne n’a jamais été exclu par hypothèse puisqu’aucune piste de commercialisation n’est connue à ce jour » précise Marie-Christine Lemonnier avant de motiver son positionnement en faveur de l’installation de la plateforme logistique. Selon elle, « la société PRD est un leader du secteur de la logistique en France et elle est donc forcément un professionnel précautionneux de la qualité de ses équipements et cherche à limiter leurs impacts sur l’environnement. » Exemple donné avec le reboisement en Gironde financé par la société d’une surface trois fois supérieure à celle défrichée dans le projet. PRD s’engage également à restaurer dans le secteur du Val de l’Eyre deux fois la surface de la zone humide impactée par le projet, qualifiant ce dernier de « porté sur l’avenir. »

 

 

Il s’en suit un plaidoyer construit à coup d’arguments bien huilé par la présidente de la communauté de communes : « Ce projet est porteur d’au moins 300 emplois directs dans le bassin d’emploi du Val de l’Eyre avec une typologie de postes correspondant aux demandes émanant des habitants.» L’arrivée de PRD à Sylva 21 répondrait également à une demande de l’État concernant le renforcement souhaité dans la création d’emploi locaux jugé insuffisants au regard de la croissance démographique du territoire : « : « Il s’agit donc de l’enjeu de doubler notre bassin d’emploi local. Ce projet est prévu sur une zone industrielle dont c’est la finalité. La cohérence est infaillible avec un territoire qui s’équipe avec discernement et mesure ».  


 « On ne peut pas… »


Le ton est plus ferme dans les dernières lignes de sa réponse où celle qui arrive aux termes de sa mandature avertit des conséquences d’un rétropédalage en utilisant une prose que l’on lui reconnait bien : « On ne peut pas regretter que Belin-Béliet ne soit pas porteur d’emploi et prendre le risque de ne pas proposer d’emplois directs et indirects. On ne peut pas regretter que ce territoire soit endormi par un commerce peu abondant tout en interdisant des revenus à sa population. On ne peut pas regretter les flux en voiture tout en interdisant de rapprocher les foyers de population de leur lieu de travail. On ne peut pas s’étonner que ce territoire ne bénéficie pas des équipements de vie et de développement si on s’évertue à se méfier de nos entreprises (…) Renoncer à la création de 300 emplois, c’est une responsabilité dont il faudra répondre demain auprès de nos concitoyens. (…) C’est prendre le risque majeur que l’État ne nous octroie pas, en l’absence de SCOT (ndlr : Schéma de cohérence territoriale) son accord pour une ouverture à l’urbanisation permettant d’implanter de nouveaux emplois.» 

 

Dernier point mis en avant en guise de conclusion, l’aspect financier : « Renoncer à la vente de ce foncier, c’est prendre le risque, au niveau communal et intercommunal, de se priver de ressources financières et fiscales indispensables à l’avenir de notre commune et de la CDC. » En énonçant ses arguments, Marie-Christine Lemonnier part donc de la municipalité avec un avertissement entendu par tous.