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Le financement d’un distributeur de billets divise le conseil municipal

Par Corentin Barsacq

Lors du conseil municipal du jeudi 30 janvier, la majorité n’a pas réussi convaincre l’opposition et y compris dans ses rangs autour du financement d’un distributeur automatique de billets sur la commune. 

Foule anormale en ce soir de conseil municipal. Et pour cause, les différentes listes et soutiens des trois candidats aux prochaines élections municipales étaient présentes dans la salle du conseil. C’est dans ces conditions que les échanges ont débuté plus tard que prévu étant donné quelques retards. Dans une ambiance plutôt bon enfant, l’élu d’opposition Jean-Édouard Canton est désigné rapporteur de séance : « La tradition veut que le dernier arrivé soit désigné… » indique en humour la première adjointe Anne-Marie Goisnard.

 

Atmosphère décontractée donc, mais qui va rapidement se tendre au moment de traiter la délibération portant sur l’installation d’un « Point Cash » dans la commune. Sans distributeur automatique de billets depuis le départ de la Banque Courtois à Salles et la fermeture soudaine du seul guichet implanté à Belin-Béliet, la municipalité devait plancher sur un sujet délicat dont le coût de l’installation l’incombe. Et c’est bien sur ce point-là que les avis divergent. 


Un prévisionnel difficile à réaliser


Si le dispositif est entièrement géré par la Brink’s, c’est à la municipalité de le financer. Sera-t’elle gagnante dans l’histoire ? Difficile à prédire. Et le silence de la Banque Courtois au sujet de la fréquentation de l’ancien distributeur installé à Belin ne facilite pas la décision. Alors que l’enseigne Super U est en attente d’un distributeur et que son prochain concurrent Intermarché aura un dispositif semblable, c’est bien la rentabilité du projet qui interroge. Deux options sont envisageables : l’installation d’un dispositif simple sur 8m2 ou bien celle d’un « kiosque » sur un espace plus important. Cout estimé : 22 000 € pour l’un, 42 000 € pour l’autre. Une somme difficile à digérer pour certains élus. 

L'engagement avec la Brink's s'étend sur une durée de cinq ans.
L'engagement avec la Brink's s'étend sur une durée de cinq ans.

« Plus le distributeur sera réapprovisionné, mois il nous coûtera » indique l’adjoint aux finances Jérôme Gellibert en évoquant un coût de 500€ par mois dans le meilleur des cas, 1500 s’il n’atteint pas un certain seuil de retrait « C’est beaucoup trop pour un distributeur qui sera moins fréquenté que les deux autres » lui rétorque l’élu d’opposition Jean-Édouard Canton. « La question est de savoir si oui ou non on veut rendre service sachant que les habitants ne pourront pas retirer en dehors des heures d'ouvertures des magasins » lui répond la majorité.  Le chef de file de l’opposition Cyrille Declercq monte alors au créneau « Si ce distributeur n’est pas assez sollicité, alors il nous coutera 1500€ par mois. Sur la durée de l’engagement de cinq ans, cela fait 90 000€. Il faut en avoir conscience !»


« Vous nous mettez devant le fait accompli » 


Pour l’élu du groupe Agir Durablement pour Belin-Béliet, l’intitulé de la délibération pose également un problème. « Le conseil municipal autorise Mme le Maire à signer tout document ou toute convention nécessaire ? Cela ne convient pas à ce qu’on vient de se dire. » Le désaccord est scellé. Jérôme Gellibert résume une dernière fois : « La question est de savoir si oui ou non, vous êtes favorables à l’installation. C’est une décision de principe et le projet envisagé vous sera présenté. » La première adjointe Anne-Marie Goisnard clôt le débat.  Aux termes de près d'une demi-heure de débat, le projet sera finalement adopté malgré sept abstentions dont une dans la majorité et un vote contre.