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Atomic Club Combat, l'ode aux Arts martiaux mixtes

Par Kylian Latappy

Depuis le 1er janvier 2020, un sport de combat encore trop méconnu est enfin légalisé malgré la violence réputée de son concept. Mise en lumière sur l’association d'arts martiaux mixtes " Atomic Combat Club" de Belin-Béliet 

Le MMA ou mixed martials arts est un sport de combat rassemblant diverses techniques de combats venant de la boxe anglaise, de la boxe-thaï, de la lutte, du judo ou encore du jujitsu brésilien. Les phases de combats alternent entre des parties debout, en pieds-poings, ou encore au sol, le tout dans un octogone grillagé. Pratiqué dans plus de 240 clubs sur le territoire français, le MMA compte entre 30 000 et 50 000 licenciés en France d’après la Commission Française de MMA. 

 

Malgré un nombre important de sympathisants, les combats étaient jusqu’à présent interdits en France, autorisant tout de même les entraînements. Pourtant, après de longues négociations, une loi a été promulguée autorisant les combats officiels en France depuis du 1er janvier 2020. 


2008, le MMA débarque à Belin-Béliet


L’histoire de l’Atomic Combat Club est intimement liée à celle de Patrick Velluet, fondateur du club et de l'association qui use d’une expérience solide dans les sports de combat. Ceinture noire de karaté, ceinture noire de judo, comprenez qu’il n’est pas nécessairement la première personne à affronter. Rejoint plus tard par David Schornstein, ancien champion de France de Kick-boxing, l’Atomic Combat Club prend ses marques année après année sur un territoire qui découvre alors un nouveau sport en plein développement.

 

Depuis sa création, le club continue à exister au gré des membres qui se succèdent. Chaque semaine, sous la houlette de David Schornstein, désormais vice-président, les adhérents se retrouvent au sein de la salle de sport de l’école d’Aliénor: “ La première partie est ouverte aux enfants et dure près de 1 heure afin qu’ils puissent s’exercer et apprendre  diverses techniques de combats”  précise le combattant. 

 

Aux alentours de 19h30, la salle se remplit peu à peu avec des personnes plus âgées. Le cours adulte va bientôt démarrer. Au delà d’une vraie diversité sociale et de genres entre les membres, le club a la volonté de rassembler tous les niveaux.  C’est le rendez-vous bi-hebdomadaire entre ces personnes qui ne partageaient pas grand chose avant d’entrer dans cette salle. Au départ de l’échauffement donné par David, c’est désormais un groupe uni qui s’élance dans un léger footing. L’ambiance est amicale, on rigole et discute avec ses partenaires. L’entraînement débute par des ateliers de cross training pour améliorer le cardio, si important dans tout type de combat. Les discussions se font désormais plus rares, chacun se concentrant sur son effort. Quelques remarques émergent, non sans rire, pour témoigner de sa souffrance. 

Dès lors que l'échauffement est terminé, chaque combattant se concentre
Dès lors que l'échauffement est terminé, chaque combattant se concentre

Après quelques minutes de repos bien méritées, l'entraineur ou plutôt le " seinsei" comme on l'appelle dans la discipline, commence à mettre en place des exercices de techniques. Le mardi, c’est pieds-poings, des techniques de boxe ou encore kick-boxing, laissant les phases de sol au jeudi. Entre-temps, David se confie sur la vision parfois négative de ce sport considéré comme “barbare”: “C’est une sorte d’école de la vie” qualifie le belinétois.


 "On apprends à encaisser des coups" 


Par ces entraînements, l’on apprend à encaisser des coups, tout en ayant un respect mutuel de son adversaire. “ Il faut savoir faire confiance à l’autre mais également à soi. Les entraînement travaillent sur le corps mais aussi l’esprit, cela permet de pouvoir se dépasser et donc d’avoir une meilleure estime de soi. Au contraire d’un sport de “voyou”, cela permet de se canaliser et cela n’amène pas à se battre dans la rue.” Les scènes visibles dans la salle Aliénor en attestent.

 

Alors que les combats en un contre un viennent de débuter, les partenaires prennent soin de ne pas forcer les coups. David le confirmera plus tard: “ Les membres ont une vie à côté et ne sont pas forcément dévoués au MMA. Il ne faudrait pas qu’ils arrivent le lendemain au travail avec des blessures visibles”. En 11 ans de pratique, aucune blessure grave n’est à déplorer dans les rangs du club local. 

Si la discipline est réputée violente, les combattants veillent à minimiser l'impact des coups.
Si la discipline est réputée violente, les combattants veillent à minimiser l'impact des coups.

Durant les petits duels pour finir l’entraînement et mettre en place les techniques vues précédemment, David revient parler sur la légalisation de son sport. Étant conscient de ne pas former des combattants au haut niveau, la mesure ne va pas changer la vie globale du club. Cependant, elle est très importante dans un but de démocratisation de ce sport encore trop flou en France. L’entraînement se clôt par un salut des combattants envers l’entraîneur dans une dernière marque de respect. Les conversations reprennent entre passionnés d’une pratique en vogue et vouée à accentuer son développement. Si à Belin-Béliet, la pratique du MMA demeure comme un loisir différent, les membres les plus dévoués peuvent désormais se permettre de rêver à une carrière de combattants en France.