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Val de l'Eyre : d'un record de chaleur à la tempête Pierrick, comment expliquer la météo de ces derniers jours ?

Par Louna Lavergne

De 30 degrés à un épisode orageux quasi tempêtueux, les habitants de Belin-Béliet sont passés d'un extrême à l'autre quatre jours./Crédit photos LB
De 30 degrés à un épisode orageux quasi tempêtueux, les habitants de Belin-Béliet sont passés d'un extrême à l'autre quatre jours./Crédit photos LB

Chaleur inhabituelle, tempête Pierrick, sable du Sahara... La météo de ces derniers jours s'est avérée particulièrement instable. Entre vendredi 5 avril et aujourd'hui, certaines communes ont même perdu plus de 17 degrés. Un phénomène que l'on retrouve souvent au printemps et qui peut notamment s'expliquer par la dépression Pierrick. 

 

Vendredi dernier, Belin-Béliet battait un record de chaleur avec une station Météo-France affichant 30.8°C. Le précédent record pour la saison datait de 2020 et s'élevait à 26.1°C. Pourtant, la température a dramatiquement chuté et le ciel ensoleillé s'est assombri pour laisser place à la pluie et l'orage ce lundi 8 avril. Un effet yo-yo qui n'est pourtant pas rare lors des premières semaines du printemps et qui trouve son explication dans l'arrivée de la dépression Pierrick en ce début de semaine. 

 

Le printemps, la rencontre de l'hiver et de l'été

 

Si le réchauffement climatique est l'explication la plus sensée des records de chaleurs enregistrés dans le Val de l'Eyre pour un mois d'avril, la chute des températures s'explique par la saison. C'est lors du printemps que se font les premières montées d'air tropical qui, elles, croisent les dernières descente d'air polaire. La France se trouvant aux croisement de ces deux airs peut subir des changements plus ou moins brutaux de température suivant la direction des vents. L'arrivée de la dépression Pierrick par l'océan Atlantique a sans doute accentué ces phénomènes.

En effet, une zone de contraste thermique s'est créée entre la Nouvelle-Aquitaine et les Ardennes ce lundi 8 avril en fin de journée. Des orages accompagnés de pluie et parfois même de grêle se sont alors formés en Gironde. La dépression arrivant par l'Ouest, les vents ont frappé la côté Girondine et fait naître d'importantes vagues, expliquant ainsi la vigilance orange Crues du département hier. Dans son départ, Pierrick et son front froid ont déposé quelques pluies et une masse d'air frais, d'où la baisse majeure des températures ce mardi en début de journée, le Mercure peinant à dépasser les 13°C dans le Val de l'Eyre.

 

Le département de la Gironde demeurait en vigilance jaune pour les risques de crues ainsi qu'en vigilance jaune Vents jusqu'à 18h ce mardi.

 

Quid du sable du Sahara ? 

 

Entre le grand ciel bleu et la quasi-tempête, un autre phénomène s'est ajouté à la fête dans le Val de l'Eyre. Si les voitures et maisons ont été recouvertes de jaune avec l'apparition du pollen ce week-end, elles ont également pris une teinte orangée. Des poussières sahariennes sont arrivées en Nouvelle-Aquitaine ce week-end. Ce phénomène s'explique par la circulation des perturbations au sud, "avec des centres dépressionnaires plongeant jusque sur le nord-ouest de l'Afrique du Nord", explique Météo France.

 

Les vents forts de la dépression portent et transportent le sable du Sahara jusqu'aux régions du sud de la France. Les particules de poussières se déposent alors dans le Sud-Ouest et le Sud-Est du pays. Les forts vents et dépressions qui ont frappé le continent africain mêlé à un temps sec et chaud ce week-end ont donc favorisé l'apparition de sable africain sur le territoire.